FBI : PORTES DISPARUS { Without a trace }
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Mouchette
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Message  Mouchette Mer 13 Oct - 22:47

Coucou mimi, c'est moi! Laughing Tu as bien fait de me rappeler à l'ordre, c'est vrai que ça fait un loooooooong moment que je ne suis pas passée sur le forum!!!!
Du coup, j'avais même pas vu qu'il y avait une suite Embarassed C'est pas du Martin, mais c'est vraiment une scène toute choupette mignonne, alors c'est très bien! Wink Et drôle aussi par le comportement de Danny face aux tests de grossesse Laughing

Je ne sais pas si tu as continué de traduire, mais je suis toujours là si jamais, même si plus très souvent! Wink



@mimi: mais c'est quoi ce look d'Eric sur cette vidéo?!?!?!
Mouchette
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Message  mimi Jeu 14 Oct - 20:47

Mouchette a écrit:Tu as bien fait de me rappeler à l'ordre, c'est vrai que ça fait un loooooooong moment que je ne suis pas passée sur le forum!!!!

Rho, dis pas ça, les gens vont croire que je te harcèle. J'ai juste envoyé un mail pour prendre de tes news ! Very Happy

Je ne sais pas si tu as continué de traduire

J'avoue avoir qq chapitres d'avance mais là, ça fait qq semaines que je cherche la motivation de continuer ! Embarassed


@mimi: mais c'est quoi ce look d'Eric sur cette vidéo?!?!?!

ptdr ptdr Je t'avais prévenue ! J'étais pliée...Comment Keri a-t-elle pu le laisser sortir comme ça, hein ?

une suite ce we. Wink
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Message  mimi Sam 16 Oct - 11:20

Chapitre 6
Le chevalier dans son armure flamboyante...

Redemption comes in many shapes
With many kinds of pain


~ Dolly Parton, 'Travelin' Thru'

- Si vous devez quitter la maison, un GPS a été placé sur la voiture…continua l’agent en lisant une longue liste de toutes les choses que Kim pourrait faire ou pas quand elle partirait sous couverture plus tard dans la matinée.

Sans place pour l'imagination, la liste des choses qu’elle n’était pas autorisée à faire était beaucoup plus longue que celle des choses qu’elle pouvait faire.

Kim opina de la tête à nouveau pour signifier qu’elle comprenait tandis qu’un des autres innombrables agents qui l’entourait dernièrement continuait à parler d'une voix monotone. Elle avait passé la majeure partie de la matinée à réviser pour l’opération et à écouter comment les choses allaient fonctionner pendant qu’elle vivrait dans la maison. Cela lui prit toute sa volonté pour ne pas rouler des yeux aux agents qui agissaient comme si on lui offrait un séjour d’une semaine au Plazza plutôt que d’être dans une maison sous surveillance avec la forte chance que son ancien petit ami déséquilibré n’orchestre une invasion de la maison pendant qu’elle y serait.

L’agent Archaki, ou l’agent Acné comme Kim en était maintenant venue à se référer mentalement à l'homme au visage marqué de boutons qui semblait se délecter de la commander, pointa la carte du coin qui semblait tout droit sortie de Google Street Finder, et indiqua :

- La maison directement derrière celle où vous vivrez avec l’agent Fitzgerald aura deux agents qui travailleront 24h/24 pour surveiller les choses.

Soupirant lourdement, Kim répondit nonchalamment :

- J’ai compris. Je serai sous surveillance tout le temps. Je ne peux rien faire ou essayer quoique ce soit sans que tout le monde soit au courant.

- On vous donne une chance là, mademoiselle Marcus, répondit l’agent Archaki en lui lançant un regard dur.

Kim pensa que c’était sa première affaire et qu’il voulait mettre à profit sa toute nouvelle autorité dès que c’était possible. Lui lançant un regard sévère, Archaki poursuivit :

- Je vous suggère de changer d’attitude et d’apprécier la grande chance qu’on vous donne.

Kim se retint de rouler des yeux au sermon qu'on lui faisait par un homme qui était au moins plus jeune qu’elle de dix ans et qui semblait porter son premier costume qui était une taille trop grand. A la place, elle lui sourit froidement et opina de la tête.

Satisfait que ses mots soient pris au sérieux, Archaki continua de lister les choses à faire et à ne pas faire du Bureau.

La vérité était qu’elle savait qu’elle rare opportunité on lui donnait mais elle était fatiguée qu’on lui dise quoi faire depuis la semaine dernière. Tout ce qu’elle voulait c’était de commencer l’opération. Quand elle avait d’abord réalisé que Delmar voulait qu’elle le fasse, elle était un sac de nerf simplement en pensant d’avoir à revoir Jimmy Wright; mais maintenant, de savoir qu’elle allait être si proche de Martin, ses émotions étaient quelque part entre anxiété et nostalgie.

Tandis que l’agent Archaki lisait la liste de règles, Kim se rassit dans sa chaise et regarda par les fenêtres vers le couloir où elle repéra Martin en train de parler avec Delmar et Jack Malone, leurs têtes penchées en une conversation sérieuse. Elle avait rencontré Jack Malone la nuit où elle était venue au Bureau pour déposer son témoignage sur comment Elber avait menacé sa mère pour qu’elle vote “non”. Elle se rappelait combien elle avait été déçue que Martin soit parti sans dire au revoir, laissant l’agent Malone arranger son retour chez elle.

Elle étudia le visage de Martin tandis qu’il écoutait ce que Delmar et Malone lui disaient. Un petit sourire apparu au coin de sa bouche en le voyant sembler être aussi agacé et frustré qu’elle. Elle aimait que Martin soit souvent facile à lire, si ouvert et facile sur ce qu’il ressentait ou avait ressenti. Cela avait été l'une des premières choses qui l’avait attirée vers lui…

Kim marchait lourdement derrière Martin tandis qu’ils retournaient vers le chalet. Il était devant elle, levant son téléphone haut, à la recherche d’un quelconque signal.

Elle enroula ses bras autour d’elle, toujours tremblante des évènements qui venaient de se passer. Elle n’arrivait pas à croire que Bobby Elber était mort, son cœur battant toujours la chamade, inquiète qu’ils la connectent finalement à lui. Elle fut soudainement reconnaissante d’avoir pensé à mettre l’argent dans son casier de stockage. Si le FBI se sentait l’envie de fouiller sa maison, ils ne trouveraient rien. Elle se rappela de garder son histoire simple et de faire de son mieux pour apparaître sympathique et vulnérable.

Elle étudia le dos de la tête de Martin et pria pour qu’il ai vraiment cru à son histoire. Ca n’était pas la vérité mais assez proche pour qu’elle n’oublie pas les détails. Elber l’avait réellement approchée dans le parking mais au lieu de lui tendre un sac avec la broche de sa mère à l’intérieur, il lui avait tendu un sac de liquide. Elle se souvenait encore de son cœur s’emballer en voyant autant d’argent, près de 5000 dollars, et la voix grave d’Elber disant qu’il y en avait 20000 de plus si elle votait simplement « non » durant les délibérations du jury. En voyant tous ces billets, elle avait aussi vu tous ses problèmes disparaître : la maison médicalisée de sa mère, son prêt étudiant, elle pourrait enfin avoir une nouvelle voiture qui n’aurait pas besoin d'un entretien constant. Ca aurait été tellement facile de juste dire oui mais elle avait rapidement refusé, refourguant l’argent à Elber. Elle était bien trop intime avec la loi et ne voulait pas prendre plus de risques. Mais il avait refusé, lui disant de se donner 24h, de penser à comment cet argent pourrait l’aider à améliorer sa vie et, plus encore, celle de sa mère. Il avait reculé et lui avait dit qu’il la recontacterait bientôt pour voir si elle avait changé d’avis. Quand il avait ressurgit chez elle l’après-midi suivante, elle avait décidé non seulement de garder l’argent mais avait eu assez de jugeote pour qu'il augmente la somme.

Travaillant mentalement sur les détails de l’histoire qu’elle raconterait une fois de plus à Martin, elle leva les yeux à temps pour le voir en train de la dévisager par-dessus son épaule et, une expression inquiète sur le visage. Elle aimait qu’il soit constamment en train de vérifier, s’assurant qu’elle allait bien. Elle lui offrit un sourire timide et reconnaissant, indiquant qu’elle tenait le coup et il acquiesça de la tête, reportant son attention sur son téléphone.

- Je n’ai habituellement aucune réception ici, partagea-t-elle.

Martin s’arrêta et se retourna pour la regarder d'un air interrogateur alors elle expliqua :

- Je dois aller jusqu’au pont quelques kilomètres plus bas sur la route pour passer un appel.

Il grimaça, frustré.

- Génial.

Il fit tomber son téléphone dans sa poche.

- J’imagine que je peux arrêter de perdre mon temps. Merci.

Il fit un signe du menton indiquant qu’ils devraient continuer à marcher.

Elle lui emboita le pas et, ensembles, ils avancèrent sur le terrain rocailleux. La distance ne leur semblait pas aussi longue que quand ils courraient pour sauver leurs vies mais, en rebroussant chemin, elle réalisa qu’ils avaient parcouru une longue distance en peu de temps Elle se félicita intérieurement pour ses capacités athlétiques compte tenu de ses petits pieds et ses jambes courtes.

Martin marqua une pause après avoir enjambé un rebord escarpé et tendit la main pour l’aider à descendre. Normalement, elle n’aurait eu aucun problème à se mouvoir par dessus mais elle sourit et accepta son aide. Quand elle fut dessus, il lui lança un sourire timide et continua à marcher. Elle n’était pas habituée à un homme tel que Martin Fitzgerald semblait être, un gentleman, chevaleresque. Généralement, elle était attirée par les mauvais garçons, sombres et dangereux, le type d’hommes qui faisaient toujours de sa vie un drame. Normalement, elle ne donnerait jamais sa chance à un type comme Martin mais, à ce moment précis, son genre la faisait se sentir très en sécurité.

C’était un sentiment inhabituel pour elle mais elle aimait ça.

Elle su qu’ils se rapprochaient du chalet de son oncle quand l’air se rempli de fumée. Ils grimpèrent sur un tronc d'arbre tombé à terre et elle repéra le petit chalet englouti par les flammes, de la fumée noire émanant des fenêtres brisées par la chaleur. C’était surprenant combien de bruit un feu pouvait faire, craquant et crépitant tandis que le feu consumait rapidement la structure en bois. Sa poitrine se contracta en voyant le refuge le plus sûr de son enfance disparaitre devant ses yeux. Elle sentit une main sur son épaule et leva les yeux pour voir Martin lui donner un regard de sympathie.

- Je suis désolé, murmura-t-il.

Elle ne parvint pas à parler alors elle opina de la tête en signe de reconnaissance. Il retira sa main et se dirigea vers sa voiture avec elle derrière. Ils restèrent à une bonne distance du bâtiment en feu, la chaleur des flammes les réchauffant en passant devant.

Elle entendit un bip et vit le coffre de la voiture de Martin s’ouvrir et il tendit la main à l’intérieur pour attraper quelque chose. Elle s’approcha tandis qu’il en sortait un petit sac rouge avec une croix blanche facilement reconnaissable sur le côté indiquant un kit de premier secours.

Refermant le coffre en le claquant, il contourna la voiture jusqu’à l’avant. Il posa le sac sur le capot, ouvrit le haut et en sortit de la gaze et de la pommade. Cela lui rappela instantanément que la situation ne la concernait pas elle toute seule : il avait été blessé dans son combat avec Elber et avant tant risqué pour la garder en sécurité. Se secouant pour sortir de son auto-pitié, elle prit une profonde inspiration et le rejoignit près de la voiture.

- Laissez-moi, insista-t-elle gentiment en tendant la main pour lui prendre le matériel.

- Je peux le faire, argua-t-il faiblement.

- C’est le moins que je puisse faire puisque vous m’avez sauvé la vie, répondit-elle calmement sans flancher.

Il accepta finalement, lui abandonnant le matériel avant de s’asseoir avec précaution sur le capot de la voiture pour la laisser faire son travail. Déchirant une pochette d’antiseptique et en sortant une compresse imbibée, elle lui lança un sourire timide et flirteur :

- Vous êtes comme mon preux Chevalier personnel.

Il secoua la tête en souriant faiblement.

- A peine.

Elle aimait qu’il semble mal à l’aise de son compliment alors elle décida d’en rester là. Quand elle pressa gentiment la compresse contre sa tempe qui avait la plus grande plaie, il grimaça en retour. Elle se mordit nerveusement la lèvre et murmura doucement :

- Désolée.

- C’est bon, souffla-t-il.

Se rapprochant pour avoir un meilleur angle sur sa tête, elle lui attrapa sans un mot le menton dans sa main et tourna sa tête pour qu’elle puisse examiner ses blessures un petit peu plus attentivement. Il avait une grande plaie mais le reste était des égratignures relativement petites. Elle continua à nettoyer doucement et dit :

- Ce n’est pas trop profond. Je ne pense pas que vous allez avoir de cicatrice.

- C’est bien, je m’inquiétais pour ma carrière de top modèle, plaisanta-t-il.

Elle gloussa en sachant qu’il essayait de détendre l’atmosphère mais se demanda s’il savait vraiment qu’il était assez séduisant pour en être un aussi.

Elle frictionna la plaie encore un peu. Satisfaite que le saignement se soit arrêté et d’avoir fait du mieux qu’elle pouvait, elle éloigna sa main de son visage et dit :

- Terminé.

Elle bougea sa tête pour le regarder directement et ajouta :

- Je ne suis pas infirmière mais je pense que ça sera suffisant jusqu’à l’arrivée des secours.

Ses yeux se posèrent sur les siens et cela n’échappa pas à son attention que ses yeux s’étaient assombris et qu’il la dévisageait un petit peu comme s’il était affamé. Elle se demanda brièvement s’il avait remarqué le même regard dans ses propres yeux. Elle devint aussi douloureusement consciente de la promiscuité de leurs corps, la tension sexuelle circulant en larges vagues entre eux. Ils se regardèrent, partageant un regard qui dura assez longtemps pour les faire rougir tous les deux.

Martin brisa l’instant le premier, se redressant et s’éclaircissant la gorge.

- Hum, merci.

- Pas de problème, murmura-t-elle en rassemblant les compresses usagées et la gaz pour les jeter plus tard à la poubelle quand il y eu un gros bruit de craquement derrière elle.

Se retournant, elle vit le toit du chalet s’écrouler. Elle avait été tellement distraite par la chaleur entre elle et Martin qu’elle avait presque oublié le chalet qui brulait.

Martin sortit à nouveau son portable, semblant soulagé par la diversion.

- J’étais sérieuse, vous n’aurez aucun signal ; on est plutôt loin dans les bois, lui rappela-t-elle.

Ses yeux se portèrent sur le chalet et elle ajouta :

- Je suis sure qu’un garde forestier va le repérer et appeler les pompiers.

Il leva le téléphone haut et loucha pour lire l’écran.

- Ce n’est pas simplement ça, je dois vraiment parler à mon supérieur et lui dire ce qui s’est passé.

- Si vous voulez vraiment passer un appel, on va devoir conduire pour avoir un signal, dit-elle en refermant le sac de premier secours.

Martin hésita, jetant un coup d’œil au chalet qui brulait, sa langue sortant d’entre ses lèvres alors qu’il réfléchissait à leurs options. Il resta silencieux un instant avant d’hausser les épaules.

- Et bien, il n'y a aucun moyen pour que nous éteignions le feu nous-mêmes. Plus tôt on passera l’appel pour demander de l’aide, meilleurs seront nos chances qu'ils arrivent rapidement.

Il sortit ses clés de sa poche et se redressa en disant :

- Allons-y.

Il commença à se diriger vers le côté conducteur de la voiture quand il chancela un petit peu et plaça ses mains sur le toit de la voiture pour se stabiliser.

- Je peux conduire, dit Kim en tendant la main pour les clés.

- Ca va aller, essaya-t-il de contrecarrer quand il grimaça et leva la main pour se pincer l’arrête du nez.

- Vous avez déjà été assez héroïque aujourd’hui, dit gentiment Kim en essayant d’être persuasive avec quelqu’un qui, bien qu’elle ai partagé quelque chose d’intense avec lui, elle ne le connaissait pas vraiment bien. En plus, ça sera plus facile puisque je sais exactement où aller.

Ouvrant et clignant des yeux, il céda :

- Peut-être que vous avez raison. Ma tête me fait mal.

Il tendit la main et déposa les clés dans la paume de celle de Kim.

- Merci.

Elle attendit jusqu’à ce qu’il aille jusqu’au côté passager avant de rejoindre le côté conducteur et de s’asseoir. Elle sourit pour elle-même en réalisant que les pédales étaient très loin de ses pieds alors elle plongea sa main sous le siège pour l’ajuster et l’avancer. Ca prit quelques tentatives pour que le siège soit ajusté comme il faut et, quand elle eu terminé, elle jeta un coup d’œil vers Martin qui la regardait, perplexe.

Elle pencha la tête, embarrassée.

- La faute aux petites jambes.

Il lui sourit simplement et resta poliment silencieux.

Après avoir vérifié les rétroviseurs, elle manœuvra la voiture avec précaution, regardant tristement le chalet avant de s’engouffrer sur la route poussiéreuse vers la route principale. Ils roulèrent dans un relatif silence, chacun perdu dans ses pensées. Elle lui jeta un coup d’œil en douce, se demandant s’il avait le moindre doute sur son histoire, mais elle le vit simplement regarder tristement par la fenêtre le paysage. Il semblait à des milliers de kilomètres et elle savait qu’elle était de loin le cadet de ses soucis. Après tout, il venait de tuer un homme d’une façon violente et brutale, et, tout autant qu’elle soit soulagée de savoir qu’Elber était sorti de sa vie, elle imaginait que ça devait être difficile pour quelqu’un comme Martin de gérer cela.

Elle reporta son attention sur la route venteuse quand son estomac gronda, fort. Elle se tendit, embarrassée, et opta de l’ignorer avec l’espoir que Martin ai été trop pensif pour l’entendre aussi.
Elle su qu’elle n’avait pas eu cette chance quand Martin gloussa et tendit la main vers le siège arrière pour attraper un sac en plastique. Il le posa sur ses genoux et l’ouvrit.

- J’avais pris quelques sucreries en chemin.

Elle jeta rapidement un coup d’œil vers lui, agréablement surprise. Il sortit une barre aux céréales chocolatée et la lui tendit en ajoutant :

- Je savais que ça allait être une longue route.

Elle rigola et accepta avec plaisir l’encas. Tenant le volant d’une main, elle déchira l’emballage avec les dents et dit :

- Désolée, je n’ai pas mangé de la journée et j’ai tendance à avoir faim quand je suis nerveuse.

Elle marqua une pause et ajouta joyeusement :

- Ou anxieuse, heureuse, triste, que je m’ennuie…

- Femme de mon cœur, répondit Martin en déballant sa propre barre et en mordant dedans.

Peu de temps après, ils atteignirent le pont et Kim gara la voiture sur le bas côté de la route. Martin commenta joyeusement qu’il avait maintenant un signal et sorti de la voiture pour passer ce qui sembla être plusieurs coups de fils. Il laissa sa portière ouverte et, bien qu’elle ne puisse pas entendre à qui il parlait ou ce qu’il disait, à l’intonation de sa voix, il était abattu d’avoir la conversation.

Tandis qu’elle attendait, elle termina sa barre et jeta un œil dans son sac. Elle repéra un sachet de chips BBQ et le fixa avec convoitise. Elle regarda vers Martin qui remarqua ce qu’elle regardait et il lui fit signe d’y aller et de le prendre. Lui souriant avec reconnaissance, elle attrapa le sachet et mangea joyeusement la gourmandise salée quand subitement, plusieurs camions de pompiers passèrent en trombe devant eux, se dirigeant vers le chalet.

Elle regarda vers Martin qui suivait les véhicules des yeux. Il mit fin à son appel et revint dans la voiture, lui disant d’y aller et de faire demi-tour pour qu’ils puissent revenir en arrière.

Plus tard, tandis que les pompiers et les gardes forestiers contenaient le feu du chalet, la police local et les secours arrivèrent et ce fut pour le moins chaotique. Pendant qu’un large groupe s’occupait de contenir le feu pour qu’il ne se propage pas à la forêt, Dieu merci, il avait plu la nuit précédente alors les fourrages étaient encore très humides, Martin avait guidé le reste des gens dans la forêt vers l’endroit où se trouvait le corps d’Elber.

Kim était assise sur le siège passager de la sedan de Martin et répondait aux questions occasionnelles d’un homme en uniforme ou d’un garde forestier. Au loin, elle vit Martin et les autres officiers émerger de la forêt et commencer à fouiller la jeep d Elber, en sortant divers armes et morceaux de papiers qu’ils lirent avec attention. Occasionnellement, quelqu’un levait les yeux vers elle avec un regard interrogateur et son cœur s’accélérait et son estomac se contractait, se demandant s’ils avaient découvert la vérité à son sujet. Mais sa panique était toujours allégée quand Martin adressait un petit sourire dans sa direction, calmant ses peurs.

Se tassant sur le siège, elle regarda Martin tendre des cartes de visites à plusieurs membres des forces de l’ordre et, après une longue discussion avec le légiste, il lui en tendit une aussi. Elle se demanda combien de temps ils allaient rester là, la lumière du jour déclinant vers un rose pale tandis que le soleil commençait à se coucher, quand Martin marcha vers elle, ouvrit la portière et s’assit.

- Est-ce qu’on s’en va maintenant ? demanda-t-elle, ses entrailles tordues à nouveau d’inquiétude.

- Ouais, vous allez devoir parler au bureau du procureur quand on retourne en ville, répondit Martin en mettant la clé dans le contact.

Il remarqua l’inquiétude sur son visage et lui assura :

- Ca ira. Dites leurs simplement ce que vous m’avez dit.

Elle opina de la tête, priant qu’elle puisse convaincre le procureur aussi facilement que Martin. Au fond de son esprit, elle se remémora l'histoire qu'elle avait préparée plus tôt pour Martin afin de la revoir une fois de plus quand elle repéra sa Volkswagen rouge.

- Peut-être que je devrais conduire moi-même ?...commença-t-elle en se rappelant que ses clés étaient dans le chalet, maintenant une pile de cendres et soupira. Peu importe, je devrais prendre mon double de clés à la maison.

- Attendez, répondit-il en descendant sa fenêtre et en appelant un officier.

Il sortit une autre carte de visite, un stylo et commença à écrire au dos de celle-ci. L’officier approcha et Martin lui tendit la carte en disant :

- Pourriez-vous s’il vous plait rappeler le dépanneur qui vient pour la jeep d’Elber et lui demander de remorquer aussi la VW à cette adresse ?

- Bien sûr, répondit l’officier en opinant de façon serviable la tête vers Kim avant de se diriger vers son véhicule.

Quand il fut parti, Kim sourit reconnaissante à Martin.

- Merci.

- De rien, répondit-il en accrochant sa ceinture de sécurité. Vous avez déjà traversé assez de choses, pas besoin que vous vous inquiétiez aussi pour votre voiture.

Elle lui sourit, une partie d’elle s’adoucissant à son geste attentionné. Elle fit un signe vers là où se trouvait l’officier près de son camion avec son téléphone collé à l’oreille et lisant l’information derrière la carte de Martin et dit :

- Vous êtes bons pour distribuer ces cartes de visite.

Il démarra et la voiture prit vie.

- C’est la façon la plus facile de donner aux gens mes coordonnées pour qu’ils puissent me joindre pour des questions sur l’affaire, les préparatifs du procès ou pour quoique ce soit.

- Je vois, murmura-t-elle, un ton joueur dans la voix.

Il posa la main sur le dossier du siège de Kim et se tourna pour regarder dans le rétroviseur pour s’assurer que personne n’était sur son chemin. Admirant son profil et la façon dont il bougeait avec facilité et confiance, Kim se retrouva à demander en flirtant :

- Je peux en avoir une ?

Il lui lança un regard curieux alors elle précisa :

- Vous savez, au cas où j’ai des questions ou besoin de vous pour quoique ce soit.

Il marqua une pause en la regardant avec une expression indéchiffrable sur le visage avant de répondre :

- Bien sûr.

Il fouilla dans sa poche et son visage se figea. Secouant la tête, il gloussa et dit :

- Désolé, on dirait que je suis en rupture de stock.

Souriant, elle marmonna amusée :

- L’histoire de ma vie.


Soupirant, Kim se sentit mélancolique en se rappelant comment Martin avait utilisé les cartes comme prétexte pour la voire plus tard ce soir-là. Sous son porche, il l’avait regardé si timidement et avec affection et cela lui brisait le cœur de savoir qu’il ne la regarderait plus jamais ainsi.

Elle remarqua de l’agitation dans le couloir et regarda à nouveau par les fenêtres où elle repéra Martin qui semblait aussi fatigué et ennuyé qu’elle par toutes les instructions qui lui étaient assenées. A ce moment, il regarda vers elle et ils partagèrent un regard de sympathie réciproque avant que son visage ne se durcisse à nouveau.

A cet instant, la discussion de Martin avec Delmar et Jack fut interrompue par un visage familier : Danny Taylor. Les yeux de Danny passèrent entre elle et Martin et une expression d'irritation traversa son visage. Danny dit quelque chose aux hommes et il disparu de son champs de vision avant que la porte de la salle de réunion ne s’ouvre et qu’il entre.

- Archaki, salua fraichement Danny à l’agent qui finissait juste de la débriefer.

Elle leva les yeux à temps pour voir Danny la dévisager avec insistance tandis qu’il allait jusqu’où Archaki se tenait.

Kim redressa les épaules, tout son corps tendu en voyant le partenaire et ami de Martin. Elle le suivit des yeux, rendue anxieuse par sa présence.

- Taylor, salua Archaki en rassemblant des papiers avant de les mettre dans un dossier.

Souriant, il coinça le dossier sous son bras et demanda :

- Comment se passe la chasse au cadeau ? Tu en as trouvé un ?

Kim regarda Danny lancer un regard confus à l’agent Acne.

- Tu peux répéter ?

Archaki sourit en réponse.

- J’ai entendu ta femme interroger quelques personnes à notre étage à propos de cette poupée Ariel.

Kim nota qu’Archaki essayer de faire comme si lui et Danny étaient amis mais à en juger par la froideur émanant du grand Latino, ils étaient au mieux des connaissances. Elle retint un sourire en sachant qu’elle n’était pas la seule à trouver Archaki ennuyeux. Ca lui faisait se demander si dans d’autres circonstances, elle et Danny auraient été amis.

Sceptique, Danny secoua la tête.

- J’y travaille toujours, répondit-il avec un ton sec.

- Compris, amigo, autant garder ta jolie femme heureuse, répondit Archaki.

Plissant les yeux tandis qu’elle observait, Kim nota que bien que Danny n’ai pas répondu au commentaire d’Archaki, il y avait une once de surprotection dans ses yeux…comme s’il n’appréciait pas quand un autre homme « remarquait » sa femme et les conversations qu’elle avait au bureau.

Archaki gloussa, mal à l’aise quand il comprit que Danny n’avait aucune envie d’engager des plaisanteries avec lui.

- J’ai entendu dire que tu avais été trainé aussi dans cette affaire.

Danny acquiesça lentement de la tête, ses mâchoires crispées.

- Alors, qu’est-ce qui t’amènes ici ? Tu as besoin que je te donne quelques…

- En fait, dit Danny en lançant un regard à Kim, j’aimerai un moment seul avec elle.

Il se tourna vers Archaki et ajouta catégoriquement :

- Tu peux partir maintenant.

Les yeux d’Archlaki passèrent de l’un à l’autre avant qu’il ne recule et réponde :

- Certainement.

Il fit un signe de tête vers Danny et commença à aller vers la porte, semblant ennuyé d’être rappelé sans subtilité à son statut d'agent débutant en étant congédié de la salle.

- Je dois passer quelques appels de toute façon.

Kim regarda Archlaki partir et se retrouva en fait à vouloir qu’il reste, si ce n’est pour avoir au moins un témoin dans le coin. Dès que la porte fut refermée, elle inspira faiblement et reporta son attention vers Danny.

Il lui lança un regard dur en tirant une chaise et en s’asseyant en face d’elle de l’autre côté de la table . Le temps sembla ralentir tandis qu’il gardait son regard fixé sur son visage avant que ses yeux ne se posent sur son épaule.

- Comment va l’épaule ? demanda-t-il semblant plus curieux que vraiment inquiet.

Elle inspira faiblement, déterminée à ne pas se laisser intimidée par l’agent brusque et sa main se porta automatiquement sur sa blessure guérie. D’une voix aussi égale que possible, elle répondit :

- Ca va. C’est guéri.

Il opina de la tête et ils restèrent simplement là à se regarder pendant un long moment, l’air lourd de tension. Elle avait l’impression qu’il voulait quelque chose d’elle mais elle ne savait pas exactement quoi alors elle devina.

- Je suis désolée à propos…

Elle fit une pause, incertaine exactement de comment tourner la chose alors elle termina :

- …de ce qui s’est passé.

- Ce qui s’est passé ? répéta Danny en insistant sur les mots comme s’il essayait de déchiffrer un sens caché.

Elle mordilla sa lèvre inférieure et décida d’essayer une autre tactique.

- Je veux juste que vous sachiez que je n’allais pas vraiment vous tirer dessus. J’avais juste trop peur et j’étais si nerveuse…j’ai paniqué.

- Vous avez paniqué ? répéta-t-il, incrédule.

- J’essaye de m’excuser, dit-elle, agacée qu’il ne lui laisse aucune marge de manœuvre.

Elle savait que sa voix sonnait plus dure et sur la défensive qu’elle ne le voulait mais c’était extrêmement difficile pour elle et elle n’aimait pas comment Danny parvenait à la faire se sentir minuscule.

- Après tout, je ne vous ai jamais vraiment menacé et c’est sur moi qu’on a tiré…

- Vous avez bien raison qu’on a tiré sur vous, Danny rétorqua, sa voie emplie de venin. Vous avez prit la fuite devant deux agents fédéraux et ensuite les avez menacé d’une arme, à quoi vous attendiez vous ?

Décontenancée par la directivité de Danny, elle bégaya d’une voix tremblante :

- Je ne sais pas à quoi je pensais. Ma peur a juste pris le dessus.

- Vous avez juste eu de la chance que Martin tire le premier, la prévint Danny, ses mots forts et secs.

- Est-ce que vous êtes juste là pour me faire sentir encore plus mal avec ce qui est arrivé ? demanda-t-elle en faisant de son mieux pour ne pas éviter le regard glacial de Danny. Parce que je me sens déjà assez mal ; je n’ai pas besoin que quelqu’un me rappelle combien j’ai merdé.

- Bien, c’est ce que je veux que vous vous rappeliez quand vous êtes avec Martin, répondit Danny, son regard fixé au sien. Parce que si vous merdez encore avec lui de n’importe quelle façon, n’importe laquelle, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour m’assurer que votre « adorable petit arrangement » tombe à l’eau.

- Est-ce que c’est une menace ? demanda-t-elle, ses émotions hésitant entre crainte et offense mais penchant plutôt pour la première.

- Non, répondit-il avec un sourire mauvais sur le visage. C’est une promesse.

A suivre...
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Message  clairounett Lun 18 Oct - 19:17

mimi a écrit:
J'avoue avoir qq chapitres d'avance mais là, ça fait qq semaines que je cherche la motivation de continuer ! Embarassed

oh ben j'espère que tu vas la retrouver, tu peux pas nous laisser tomber hein !! Embarassed

J'adore les aventures de Martin et de Kim.. en plus on se doute bien qu'il va se passer plein de trucs !!

Je t'envoie plein de bonnes ondes positives 2love2
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Message  Mouchette Sam 23 Oct - 22:23

Chouette, une longue suite!
Avec un Martin gentleman 2love2 de la nourriture Laughing et un Danny super-protecteur de son pote I love you
Merci mimi, ondes positives de ma part aussi! Wink
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Message  mimi Dim 24 Oct - 17:35

Chapitre 7

Croire en l'illusion

Sometimes the hardest thing and
the right thing are the same.
Maybe you want her, maybe you need her,
maybe you started to compare
to someone not there.


~ All At Once by The Fray

Martin contourna le camion de déménagement et remonta l’allée vers la structure à deux étages qui serait sa maison pour la semaine à venir. Il franchit le seuil, examinant Sam qui s'était mise à l'écart près du salon. Elle portait l’uniforme d’un déménageur : une combinaison bleu foncé. Ses longs cheveux roux étaient regroupés en queue de cheval et elle avait son iPhone pressé contre son oreille, un doux sourire sur les lèvres. Il ne fallut pas réfléchir beaucoup à Martin pour en déduire que la conversation concernait Finn. Dès qu’elle parlait de son fils, sa posture s’adoucissait et un sourire facile lui traversait le visage.

Tandis qu’il passait, elle leva les yeux et rencontra son regard. Se sentant d'humeur badine, Martin sourit et plaisanta :

- Hey, retournez travailler. Je ne vous paie pas pour rester plantée à parler au téléphone.

Sam lui lança un regard amusé avant de secouer la tête et de reporter son attention à son appel. Avec un air goguenard sur le visage, Martin continua vers la salle à manger.

Il regarda autour de lui et constata que les agents du FBI faisaient de vraiment bons déménageurs. Tout autour de lui, des agents déguisés en déménageurs s’agitaient, déballant les meubles de leurs emballages. Leur travail payaient parce que la maison était non seulement pratiquement installée, les meubles placés, les cartons vidés et les choses installées mais ils avaient aussi commencé à décoré la maison pour Noël. Deux agents avaient commencé à décorer un sapin pendant qu’un autre avait commencé à installer des poinsettias stratégiquement dans le salon et l’entrée. Il n’avait jamais vu la plupart de ces agents bouger aussi vite ; il pensa bêtement que si le Bureau avait besoin d’un moyen pour lever des fonds, ils pourraient monter une société de déménagement.

Martin regarda autour de lui, se demandant où était Kim puisqu’il savait qu’elle était arrivée environ une heure avant lui mais elle n’était nulle part.

Entendant du bruit derrière lui, Martin se retourna pour voir Jack porter un gros carton frappé “fragile”. Il portait aussi une combinaison bleu foncé mais ses cheveux étaient recouverts d’une casquette de base-ball noire décorée d’un petit ballon de foot qui indiquait « Bustin' Ours So We Can Kick Yours." Martin fut tenté de l’aider et de lui prendre le carton, ses années en tant qu'agent débutant lui rappelant d'être obligeant mais il se ravisa et il se poussa simplement du chemin de Jack.

Ce n’est que quand Jack arriva dans la salle à manger que Martin repéra que Lucy marchait derrière lui. Mais, contrairement aux autres agents, elle portait un pantalon marron large et une longue chemise en jeans avec une insigne DirectTV et portrait une boite à outils.

Lui souriant, elle salua :

- Salut, Martin.

Il lui fit un signe de la tête et s’apprêtait à parler quand elle se figea et cria après les deux agents qui décoraient l’arbre :

- Ne posez pas encore les décorations ! Je vais devoir installer le câble vidéo.

Rapidement, les deux agents acquiescèrent, semblant quelque part déçus et ils reposèrent les décorations dans leurs boites en attendant le feu vert pour recommencer.

Levant un sourcil inquisiteur, Martin demanda :

- Un câble vidéo ?

Opinant de la tête, Lucy ajusta sa poigne sur la boite à outils et poursuivit jusque dans la salle à manger.

- Ouais, on a décidé que c’était une bonne idée de faire toutes ces décorations de Noël car ça rendait plus facile d’installer des cameras cachées dans la maison.

Elle posa la boite à outils sur la table à côté du carton que Jack avait porté plus tôt. Ouvrant le carton de Jack, elle en sorti un ange en porcelaine avec de vraies ailes en plumes une robe compliquée faite de dentelle blanche et de fils d'or.

- Je vais installer ça en haut de l’arbre puisque c’est le meilleur angle sur le rez-de- chaussée.

Elle pointa vers les yeux immensément grands de l’ange et expliqua :

- Il y a une petite camera dans chacun des yeux comme ça on peut voir sous différents angles.

Prenant l’ange dans sa main, Martin étudia l’objet :

- Impressionnant.

- Ouais, acquiesça Lucy en lui reprenant l’ange.

Elle fit un geste vers les poinsettias et ajouta :

- Il y aura aussi des caméras dans les plantes que nous mettrons dans toutes les pièces et les entrées.

Soulevant un sourcil, Martin demanda :

- Toutes les pièces ?

- Et bien, pas dans les chambres ni dans les salles de bains, bien entendu, répondit-elle avec un petit rire quand le rouge lui monta aux joues. Je veux dire, vous devez avoir un peu d’intimité, n’est-ce pas ?

Jack s’éclaircit la gorge en déballant le reste du carton qu’il avait apporté et en sorti un ordinateur portable, des câbles et d’autres accessoires techniques variés.

- Le but est de se rappeler qu’on installe les caméras dans l’espoir que Jimmy se pointe mais il y aura des yeux sur toi et Kim Marcus tout le temps.

Martin opina de la tête, comprenant complètement la mise en garde dans les mots de Jack.

- Hey, Luce, appela un agent.

Martin leva les yeux pour voir un agent qu’il reconnu être un agent d’accueil du Bureau qui s’approchait en portant un gros poinsettia. Les yeux de l’agent étaient fixés sur ceux de Lucy.

- Est-ce que tu en veux quelques-uns en haut ?

Plus autoritaire qu’il ne l’avait jamais vu, Lucy acquiesça et dit :

- Oui, Scott, s’il te plait, monte-le mais reste avec au cas où j’ai besoin que tu le bouges pour avoir un meilleur angle.

- D’accord, répondit Scott avant de s’engouffrer dans les escaliers.

Contournant la table, Lucy ouvrit le portable et commença à taper. Martin ne pu s’empêcher de sourire à la jeune femme qui semblait s'épanouir dans son élément de tous ces trucs technologiques.

Lui et Jack se déplacèrent pour se mettre derrière la jeune femme aux yeux de biche tandis qu’elle martelait les touches avec frénésie. En entendant des bruits de pas venir dans leur direction, Martin leva les yeux pour voir Sam venir vers eux en serrant son iPhone.

- Hey Jack, je vais aller maintenant à la maison louée, annonça Sam avec un signe du menton en direction de la maison située directement derrière eux. J’ai dis à Delmar que je m’y arrêterais pour être mise au parfum avant la fin de mon service.

Martin essaya de ne pas penser à la bizarrerie d’être observé par une ancienne maitresse alors qu’il passerait du temps à prétendre que son ex-petite amie escroc est maintenant son heureuse femme de banlieue.

- Très bien, je te vois plus tard, répondit Jack en jetant un rapide coup d’œil à Sam avant de reporter son attention sur l’écran de l’ordinateur.

Sam opina et fit un pas pour s’éloigner avant de s’arrêter pour regarder directement Martin et dire :

- Je te vois de l’autre côté, Granger.

- A plus tard, répondit Martin avec un sourire ironique tandis que Sam faisait un signe de la main pour dire au revoir avant de disparaitre dans l’entrée.

Reportant son attention sur l’ordinateur, l’écran vidéo s’anima tandis qu’une image du palier du premier étage apparaissait. Ils pouvaient voir la porte de la chambre principale et de la salle de bains des invités mais la vue sur la chambre d’amis était dans un angle mort.

Lucy se pencha en avant et cria en direction de l’escalier.

- Scott! Tourne la plante un petit peu sur la gauche !

Sur l’écran, ils virent l’angle changer mais maintenant, ils pouvaient voir la porte de la chambre d’amis et la salle de bains des invités mais la porte de la chambre principale était invisible.
Soupirant lourdement, Lucy tourna la tête pour lever les yeux vers Jack.

- Désolée, Agent Malone. Ca peut seulement être l’une ou l’autre. J’ai seulement assez de cameras pour chaque pièce et j’en ai seulement une pour le palier.

Tandis que Jack et Lucy débattaient sur quel angle était préférable, Martin garda son regard sur l’écran et vit Kim émerger subitement de la chambre principale en portant un petit carton. Directement derrière elle, l’Agent Archaki apparu et commença à lui parler avec animation. Elle s’arrêta et pivota, dévisageant Archaki tandis que leur conversation semblait se muer en une discussion très animée.

- On la gardera sur la chambre de Marcus répondit Jack en fronçant les sourcils devant la scène qui semblait se jouer au premier.

Il jeta un coup d’œil à Martin et demanda :

- Sais-tu laquelle sera la sienne ?

Se forçant à détourner le regard de l’écran, Martin répondit :

- Hum, non.

Il fit un pas en direction des escaliers, soulagé de trouver une excuse, et dit :

- Je vais aller me renseigner.

Montant les marches deux à deux, Martin atteignit le palier du premier étage à temps pour entendre la frustration dans la voix forte de Kim.

- Je vous ai dit que ça m’était égal, fulmina Kim.

Martin entra dans le couloir et aperçu Scott agenouillé à côté du poinsettia qui observait mal à l’aise l’échange entre Archaki et Kim.

- Changez de comportement, répondit Archaki en toisant Kim. Je suis le responsable et vous n’avez pas à choisir en premier.

Il se pencha plus près du visage de Kim.

- Vous ferez ce que je dis.

Sentant la colère monter en lui en voyant les tactiques d’intimidation d’Archaki, Martin demanda :

- Que se passe-t-il, ici ?

Kim et Archaki se retournèrent pour le regarder, surpris. Kim avait une expression de surprise sur le visage qui se transforma lentement en une expression de soulagement. Durant un court instant, Martin ressenti la même chose que le jour où ils s’étaient rencontrés : la même sensation bouleversante de vouloir la sauver, de vouloir la garder en sécurité. Mais aussi vite qu’elle était apparue, il la combattit, se rappelant que son seul rôle dans sa vie en ce moment était celui d’Agent spécial à un informateur qui collaborait.

Il porta son attention vers Archaki.

- Je vous ai posé une question.

Déglutissant si fort que sa pomme d’Adam sursauta, Archaki expliqua rapidement :

- J’informai juste mademoiselle Marcus qu’on lui désignerait une chambre après que vous ayez vous-même choisi celle que vous préférez.

Martin n’avait pas vraiment eu beaucoup d’interaction avec Archaki auparavant mais il comprit subitement pourquoi Danny ne l’aimait pas beaucoup. Archaki semblait être un agent qui faisait les choses dans les règles mais il y avait une aura de vase autour de lui.

- Elle avait installé ses affaires dans la chambre principale et je lui ai dit de ne pas le faire puisque j’étais presque sur que vous préfèreriez avoir la plus grande chambre.

Archaki laissa échapper un rire nasal qui ressemblait au cri d’une hyène hystérique.

- Je veux dire, n’importe quelle chambre sera plus grande qu’une cellule de prison, non ?

Jetant un coup d'œil en coin vers Kim, Martin releva qu’elle avait baissé la tête et croisé les bras sur sa poitrine. Il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle était en colère et qu’elle faisait de son mieux pour se contenir de ne pas égorger Archaki pour la façon dont il parlait d’elle comme si elle n’était pas là. En fait, il parlait d’elle comme si elle était là mais qu’il n’avait aucun égard pour ses sentiments.

Prenant une inspiration, Martin dit calmement.

- Kim, tu peux avoir la chambre principale.

- Agent Fitzgerald…commença à protester Archaki quand Martin lui lança un regard dur de mise en garde pour qu’il garde sa bouche close.

Kim releva la tête, dévisagea Martin, confuse :

- Tu es sur ? Je m’en moque vraiment. J’ai seulement mis mes affaires ici parce que j’aimais la vue sur le jardin.

- Prends-là alors, répondit Martin en montrant le couloir du menton. Je préfèrerai avoir un œil sur la rue de toute façon.

Kim le dévisagea, hésitante, avant de finalement acquiescer de la tête et de retourner doucement vers la chambre en lançant à Archaki un regard en passant devant lui. Elle atteignit la porte de la chambre, s’arrêta suffisamment longtemps pour lancer à Martin un regard reconnaissant avant de disparaître à l’intérieur, refermant la porte derrière elle.

Dès qu’elle fut partie, Martin s’avança et toisa Archaki :

- Je ne veux plus jamais vous entendre lui parler de cette façon. Peu importe ce que vous pensez de ses actions passées. Elle fait partie de cette enquête et vous la traiterez avec respect. Vous comprenez ?

Archaki fronça les sourcils, un ai renfrogné visible sur son visage mais eu assez de jugeote pour ne pas essayer de contredire un agent supérieur.

- Oui, Monsieur.

Martin le dévisagea un instant, assez longtemps pour assurer à Archaki qu’il était sérieux avant de se détourner et de redescendre le couloir. En passant à côté de Scott, il lui dit de diriger la plante comme la première fois avant de redescendre les escaliers pour dire à Lucy que Kim resterait dans la chambre principale. Il prit le soin d’éviter de rencontrer le regard de Jack en sachant très bien qu’il avait été le témoin de son échange avec Archaki.

Le reste de l’après-midi se déroula sans incident et Martin se retrouva assis dans le salon près de l’endroit où Lucy mettait la touche finale aux cameras. Il regarda autour de lui, impressionné par la vitesse à laquelle la maison avait été complètement emménagée, tout mis en place de façon à ce que tout ce que Martin et Kim aient à faire soit de déballer leurs propres affaires personnelles comme leurs vêtements et affaires de toilette. Il leva les yeux vers le plafond, se demandant ce que Kim faisait. Elle était restée dans sa chambre et Martin pensa qu’après avoir passé des mois avec des gens surveillant ses moindres faits et gestes dans une petite cellule, elle savourait d’avoir un peu d’intimité pour elle pendant un peu de temps.

Une fois qu’ils eurent terminé, les agents commencèrent à rassembler leurs propres affaires comme les diables, les couvertures de déménagement et des couteaux utilitaires. Quelques agents lui souhaitèrent bonne nuit et Martin leur fit un signe de la main tandis qu’ils s’éclipsaient par la porte dans l’un des deux camions de déménagement garés dehors.

- Ok, tout est en ordre, annonça Lucy d’où elle était assise près du sapin de Noël qui était maintenant complètement décoré jusqu’à l’ange de surveillance fixé sur la cime.

Elle referma le portable et se leva en penchant la tête d’un côté puis de l’autre et en étirant les bras pour essayer de se débarrasser des tensions d’être penchée sur un ordinateur depuis des heures. Quand elle eu terminé, elle rassembla sa boite à outils et regarda vers Jack.

- Toutes les caméras sont installées et en marche et le son est ok.

- Génial, répondit Jack en approchant.

Opinant fièrement de la tête, Lucy sourit à Martin et dit :

- Bonne nuit et bonne chance.

- Bonne nuit, Lucy.

Martin se leva et lui offrit un sourire reconnaissant et un petit signe de la main tandis qu’elle s’engageait dans le couloir. Attendant qu’elle soit hors de portée, Martin reporta son attention vers Jack.

- Alors…?

Jack regarda autour de lui, ses yeux scrutant pensivement le décor avec un regard pointu.

- Tu sais, c’est une belle maison.

Pris au dépourvu par le commentaire de Jack, Martin haussa les épaules, incertain.

- Ouais, j’imagine.

Allant jusqu’au porte manteau, Jack étudia le cadre photos qui était posé sur la petite étagère.

- Tu sais, quand j’ai intégré le Bureau, j’étais assigné au Crime Organisé et j’ai travaillé sous couverture.

- Ouais ? commenta Martin, incertain de la direction que prenait la conversation.

- Ouais, expliqua-t-il calmement, sa voix remplie de souvenirs. Ce dont je me rappelle le plus c’est ce que ça fait de vivre dans le mensonge, parce que c’est ce que signifie travailler sous couverture. Tu mens sur qui tu es et pourquoi tu es là.

Il tendit la main et attrapa un cadre photos en argent qui était supposé rendre la couverture des Granger plus réaliste. A l’intérieur, il y avait une photo de mariage en noir et blanc qu’un des techniciens du Bureau avait photoshopé avec les visages de Martin et Kim.

- La seule chose la plus difficile à faire que de se glisser dans la peau d’un autre est dans ressortir.

Avec les yeux sur la photo, Jack termina :

- Ca peut être remarquablement facile de croire à l’illusion.

Il regarda vers Martin.

- Particulièrement si le mensonge reflète une vérité que tu veux pour toi-même.

Martin pinça ses lèvres, comprenant ce que Jack lui disait d’une façon indirecte afin de ne pas donner l’impression de lui faire la leçon. Martin souhaita pouvoir argumenter et dire à Jack qu’il n’avait aucune raison d’être inquiet mais il savait aussi que quand il avait vu la façon de se comporter d’Archaki envers Kim, il avait eu un besoin irrationnel de la protéger, un instinct qu’il avait suivi sans se soucier de l’image qu’il renvoyait auprès des autres agents.

Sentant la légère hésitation de Martin, Jack dit :

- Ce n’est pas trop tard. Si tu as le moindre doute, on peut encore te faire remplacer par Dunlop.

Résolu, Martin secoua la tête.

- J’apprécie ton inquiétude mais je le fais. Ca ira.

Jack lui lança un regard pour le jauger avant de finalement dire et d'en rester là :

- Très bien.

Il replaça la photo sur le porte manteau et se dirigea vers la porte avec Martin sur ses talons. En marchant, il tira un bout de papier de sa poche et le tendit à Martin.

- Voici l’information pour GNB. Je veux que toi et Danny soyez à la banque à 7h30 demain matin pour rencontrer l’assistante du Directeur, Elizabeth Riley. Puisque on t’a fait remplacer Dunlop à la dernière minute, elle va te donner un cours accéléré sur le fonctionnement de la banque et répondre à la moindre de tes questions sur ta couverture et celle de Viv et Danny.

Mettant le bout de papier dans sa poche, Martin demanda :

- Quelles sont leurs couvertures de toute façon ? Personne ne me l’a jamais dit.

- Oh, et bien tu joues le Directeur de la banque bien entendu.

Jack regarda Martin en continuant à expliquer :

- Viv jouera une caissière par intérim de façon à avoir un petit peu plus de flexibilité au cas où j’ai besoin d’elle au bureau.

- Et Danny?

Un sourire apparu au coin de la bouche de Jack.

- Et bien, puisqu’il est le seul de vous trois qui n’ai aucun passé bancaire, j’ai du lui donner un boulot qui expliquerait sa présence dans la banque et qui lui permettrait de se déplacer librement.

Martin atteignit la porte le premier et l’ouvrit pour Jack qui s’arrêta sur le pas de la porte et termina :

- Donc il jouera un expert en qualité qui évalue la banque.

Martin secoua la tête, une expression amusée passant sur son visage.

- Oh mince, je n’arrive pas à savoir s’il va aimer ça ou le détester.

- C’est Danny, il trouvera un moyen pour que ça fonctionne, plaisanta Jack en sortant dans l’air frais de la nuit.

Le camion de déménagement était immobile dans l’allée, Lucy et un autre agent blottis dans la cabine, attendant que Jack monte à bord. S’arrêtant et se tournant pour faire face à Martin, Jack ajouta :

- Sois prudent. Personne ne sait mieux que moi combien c’est précieux d’avoir une seconde chance.

Martin le dévisagea, un sourire contenu sur les lèvres. Jack ajouta en concédant :

- Et une troisième, et une quatrième…

Laissant échapper un petit gloussement, Martin acquiesça :

- Merci encore, Jack.

Lui lançant un dernier signe de tête, Jack dit :

- Bonne chance.

Avant de promptement se détourner et de descendre l’allée vers le camion qui attendait.

Martin referma la porte et la verrouilla. Il se retourna et prit agréablement conscience combien la maison était étrangement calme et vide après que tout le monde soit parti. Il soupira lourdement et retourna au salon, jetant un coup d’œil furtif au sapin de Noël. Il alla jusqu’au faux épicéa bleu lourdement décoré, l’étudiant attentivement. Il tendit un doigt et tapa doucement une décoration en pensant qu’il avait après tout, son propre noël à la maison…

Martin sorti de l’ascenseur et plongea sa main dans la poche arrière de sa veste de course pour chercher ses clés. Tandis qu’il glissait la clé dans la serrure, il entendit son téléphone sonner depuis l’intérieur de l’appartement. Il ouvrit rapidement et se précipita à l’intérieur, attrapant son téléphone portable sur la table basse.

Appuyant sur le bouton de prise d’appel, il répondit :

- Fitzgerald.

- Bonjour, Martin, salua la voix de son père. Comment vas-tu ce soir ?

Attrapant la serviette éponge qu’il avait laissé dehors avant sa course, Martin s’essuya le front et le cou :

- Bien. Je reviens de courir.

- Ca me manque vraiment de courir, commenta tristement Victor.

Son père était auparavant un coureur avide, l’exercice l’aidant à maintenir son physique élancé mais des années à fouler le goudron avaient abimé ses genoux jusqu’à ce que la course lui soit rende impossible. Actuellement, il travaillait sur un vélo elliptique mais il détestait que cela le garde enfermé à la salle de sport. Soupirant lourdement, son père décida qu’il était temps de changer de sujet.

- As-tu reçu le paquet que ta mère a envoyé ?

Jetant un coup d’œil vers la grosse boite sur le sol à côté de la bibliothèque, Martin répondit :

- Ouais, je l’ai reçu. Merci.

Il ne s’était pas embêté à ouvrir la boite puisqu’il avait prévu de l’emmener avec lui chez Jamie le soir du Réveillon. En plus, il savait qu’il n’y avait aucunes surprises dans les cadeaux de ses parents. Chaque année depuis qu’il avait rejoint le Bureau, il recevait toujours les mêmes cadeaux standards : chemises, cravates, chaussettes, tricots de peau, une paire de boutons de manchette, et une montre; les seules surprises résidaient dans la couleur et le style.

- Vous avez eu les miens ? demanda-t-il en contournant la boite et en se dirigeant vers sa chambre.

- Je crois. Ta mère les a mentionnés pendant qu’elle faisait les valises pour Paris, répondit Victor avec un peu de culpabilité dans la voix en pensant que pour le premier Noël depuis longtemps, ils ne passeraient pas les fêtes avec leur fils unique. Elle est très excitée de voir Eloise Clawson. Elles étaient copines de chambrée à Pembroke, tu sais.

- Elle a du en parler, répondit Martin en sachant très bien que sa mère aimait parler de tout le bon temps qu’elle avait eu au Lycée et des aventures qu’elle et Eloïse avaient vécu avec son père et le mari actuel d’Eloïse, Edward, quand ils étaient tous à l’Université de Brown.

Bien qu’ils se lamentent de ne pas passer les fêtes à Washington, il savait que ce voyage était exceptionnellement spécial pour ses parents.

- Alors, Margaret a dit que tu avais appelé, annonça Victor, signalant la fin de leur discussion père/fils.

L’estomac de Martin se retourna.

- Ouais, j’ai besoin de te parler de quelque chose. J’ai besoin d’une faveur, en fait.

Il jeta la serviette maintenant trempée de sueur en direction de son panier à linge. S’asseyant sur le coffre au pied de son lit, il commença à retirer ses baskets du pied et à retirer ses chaussettes.

- Il s’agit d’une affaire sur laquelle travaille Delmar.

Victor s’éclaircit la gorge, un acte que Martin lu immédiatement comme une tactique de son père pour lui montrer qu’il avait déjà deviné le but de cet appel téléphonique.

- De quelle faveur exactement as-tu besoin, Martin ?

- Je me suis porté volontaire pour partir sous couverture à la place de l’agent Dunlop, répondit rapidement Martin.

Et avant que son père ne puisse protester, il ajouta :

- Je suis déjà parvenu à convaincre Delmar et Jack et leur ai assuré que ma précédente connexion avec Kim Marcus n’interférerait aucunement avec mes responsabilités d’agent sous couverture.

Enfonçant ses orteils dans le tapis, il termina prudemment :

- Je dois juste savoir que tu ne vas pas défier mon implication.

Son père resta silencieux et, croyez le ou non, c’était un progrès. Des années plus tôt, Victor Fitzgerald aurait juste fait part de sa décision sans faire de pause pour réfléchir ou penser à ce que Martin disait ou demandait. Mais depuis que Martin avait été blessé et que son addiction subséquente aux antidouleurs avait été révélée, leur relation avait changé. Ils n’étaient pas vraiment proches mais il trouvait que son père était maintenant plus prêt à l’écouter au lieu de simplement essayer de le faire plier sous sa volonté.

- Martin, cette femme t’as causé beaucoup de peine, dit enfin Victor. La seule raison pour laquelle Delmar a pu arranger cet accord pour elle c’est parce que sa sentence n’a pas été sévère et qu’elle a été placée dans un endroit à sécurité limitée comme tu m’avais demandé d’aider à arranger ça pour elle. J’ai réussi à garder cela discret et la nouvelle de son arrestation n’a jamais été diffusée, tout ça pour que je puisse préserver ta réputation et ta carrière.

A l’autre bout de la ligne, Martin pouvait facilement imaginer le front plissé et la frustration sur le visage de son père.

- Maintenant, tu veux te remettre tout seul dans son orbite ? Pourquoi voudrais-tu te faire ça ?

Martin baissa la tête, posant ses coudes sur ses genoux et le téléphone pressé contre son oreille. Soupirant lourdement, il commença à lister toutes les raisons qu’il avait déjà donné à Jack et Delmar. Il détestait que ses arguments aient manqué leur cible la première fois qu'il les avait listé plus tôt dans la journée mais, au troisième round, il était fatigué d'avoir à se défendre.

Quand il eu terminé, il attendit en retenant son souffle, la réponse de son père. Et quand elle vint, ce fut loin d’être surprenant.

- Merde, Martin, répondit Victor dans son style très classique. Pourquoi est-ce qu’on dirait que tu essayes toujours délibérément de saboter ta carrière comme ta vie privée ? Tu mérites ce qu’il y a de mieux Martin, mais les choix que tu fais…

Il s’interrompit, la frustration se sentant dans chaque souffle audible.

- Si tu fais cela et que quelque chose se passe mal…je ne pourrais pas t’aider à cacher tout ça une nouvelle fois.

- Je ne t’ai jamais demandé de faire ça, contrecarra Martin en détestant qu’à chaque fois qu’il se disputait avec son père, sa voix semblait être celle d’un ado maussade. J’étais prêt à assumer les répercussions de mes actes. Quoique tu ai fait, tu l’as fait de ton propre chef.

- Tu es mon seul enfant, Martin. Peut-être que tu ne comprends pas ce que ça signifie mais je ne pourrais jamais rester à ne rien faire et te regarder jeter ta vie dans les toilettes quand je suis en mesure de faire quelque chose.

Son père semblait si sérieux et sincère que si son intention était de faire Martin se sentir coupable, cela avait fonctionné.

- Je sais ça, papa, répondit-il d’une voix adoucit. Je ne te demande pas de faire quoique se soit mais juste de me faire confiance. Je ne vais pas faire deux fois la même erreur. J’ai juste besoin de réparer ma première erreur et c’est la seule façon de le faire.

Après un long moment, Victor demanda :

- Delmar a déjà dit oui ?

- Oui, confirma Martin.

Ca ne lui échappa pas que son père avait clairement évité de mentionner Jack. Après toutes ces années, son père ne se souciait toujours pas de Jack Malone mais au mois, à ce moment précis, il avait finalement appris qu'il était inutile d'essayer de faire partager à son fils ses critiques.

- J’aimerai pouvoir t’en dissuader mais quelque chose me dit que je gâcherai ma salive, dit Victor avec résignation.

Et Martin su qu’il avait réussi à faire pencher le vote final en sa faveur.

- Je n’interviendrais pas.

- Merci, papa, répondit Martin en espérant que son ton reflétait vraiment sa gratitude.

La voix de son père s’adoucit quand il dit :

- Sois juste prudent avec elle, fiston. J’ai toujours admiré la façon dont tu essayes de voir la bonté dans les gens mais parfois il n’y a rien de bon en eux.


Martin se tenait toujours près de l’arbre quand il entendit le léger bruit de pas qui descendait des escaliers. Se retournant, il vit Kim émerger avec ses bras enroulés étroitement autour d’elle, semblant prudente et apeurée en le voyant.

- Salut, dit-elle en prenant une profonde inspiration. Tout le monde est parti ?

- Ouais, répondit-il en imitant sa position depuis l’autre côté de la pièce.

Ils restèrent à se regarder calmement un instant, chacun incertain du rôle qu’ils étaient supposes jouer quand ils étaient seuls ensemble.

Rompant le silence, Kim pencha la tête en direction de la cuisine et expliqua :

- J’avais faim et j’allais juste me chercher quelque chose à manger.

Ils échangèrent un sourire gêné et il su qu’ils se rappelaient probablement tous les deux du rôle significatif qu’avait eu leur amour pour la nourriture dans leur relation. Toutefois, dès qu’il sentit ses sentiments envers elle s’adoucir, il repéra le poinsettia au pied de l’escalier. Se rappeler qu’il y avait une caméra cachée dans la plante rouge luxuriante fut comme une décharge électrique pour le ramener à la réalité et il redressa immédiatement les épaules, se rappelant pourquoi il était là.

- Je dois encore déballer mes affaires, dit-il rapidement en faisant un pas vers les escaliers.

Elle s’écarta et il senti ses yeux sur lui tandis qu’il se précipitait en haut.

Il rebondit sur chaque marche, sachant qu’il avait besoin de mettre un peu de distance entre eux. S’il était complètement honnête avec lui-même, quand il l’avait vu là, dans cette fraction de seconde avant de se rappeler pourquoi il était là, il avait voulu s’approcher et l’embrasser.

Et c’était précisément la dernière chose pour laquelle il devait ressentir une envie.

A suivre...
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Message  clairounett Lun 25 Oct - 21:28

Oh la méga longue suite de ouf !!! thumright thumright

Freine tes ardeurs Martin, freine tes ardeurs ! ptdr

Je te souhaite bon courage pour la suite de la traduc.. I love you
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Message  Mouchette Mar 26 Oct - 23:55

Martin essaya de ne pas penser à la bizarrerie d’être observé par une ancienne maitresse alors qu’il passerait du temps à prétendre que son ex-petite amie escroc est maintenant son heureuse femme de banlieue.
Oui, c'est assez spéciale comme situation!!! Razz
Et n'oublions pas que Lucy est aussi par-là! Mr. Green
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Message  mimi Sam 13 Nov - 19:28

Désolée pour le retard les filles mais j'ai fais ma blonde le we dernier en retraduisant le chapitre précédent ( et m'en appercevoir à la fin... nuagenoir )

Chapitre 8

Danny Serpico


So this is where you are
And this is where I am
So this is where you are
And this is where I've been
Somewhere between
Unsure and a hundred

~ Hundred by The Fray


Agrippant une tasse chaude de café avec sa main gantée de cuir, Danny marchait vite dans la rue parmi une fourmilière de New Yorkais qui se précipitaient au travail. Il marchait rapidement tandis que tout autour de lui, des hommes et des femmes se dépêchaient vers leur lieux de travail, lui donnant des coups de coudes et d’épaules tandis qu’ils fonçaient tous pour traverser la rue avant que le feu ne change encore de couleur. C’était dans des moments pareils que Danny appréciait sa taille et d’être capable de regarder au dessus de la plupart des têtes qui l’entouraient.

Il avait un sourire planté sur le visage en pensant à la journée qui s’annonçait. L’évènement le plus notable sur son agenda était le rendez-vous de fin d’après-midi qu’il avait avec Elena chez l’obstétricien pour leur première échographie. Il avait hâte de voir la première image de leur fils ou de leur fille. Le simple fait d’y penser lui envoyait une sentiment d’excitation à travers le corps. C’était la seule partie de cette journée qu’il attendait puisque l’autre était de se faire passer pour un Expert en rentabilité désigné pour évaluer la banque. Il aimait habituellement l’idée d’aller sous couverture mais il redoutait la réaction des employés à sa présence. Il avait essayé de convaincre Jack de penser à un autre rôle pour lui mais Jack avait argué qu’il n’y avait pas de temps pour l’entrainer aux procédures bancaires.

Danny avait contrecarré que son rôle pouvait être celui d'un stagiaire mais Jack avait expliqué qu’il aurait alors réellement quelque chose à apprendre et que cela occuperait tout son temps à la banque ce qui l'empêcherait de garder un œil sur quoique ce soit d'anormal.

Regardant sur le côté, il repéra Martin qui se dirigeait vers la banque depuis la direction opposée. Il était habillé comme Danny: costume, chaussures en cuir noires sous un long manteau d’hiver et une écharpe. La seule différence était que le manteau de Danny était bleu marine avec une écharpe similaire alors que celui de Martin était noir avec une écharpe rouge.

- Bonjour, salua Danny avec un large sourire quand ils atteignirent tous deux le devant de la banque en même temps.

Son visage piquait à cause du froid et l’air matinal était gelé et donc, il pouvait voir son souffle quand il parlait.

- Salut.

Martin lui lança un petit pincement de lèvres qui était supposé passer pour un sourire. Son visage était impassible et ses mains étaient profondément enfoncées dans les poches de son manteau.

Lisant son langage corporel, Danny demanda :

- Alors, comment a été la vie à la Casa de Granger ?

Il était sérieusement intéressé par la façon dont Martin répondrait, sachant qu’il saurait ainsi si son ami mentait.

- Comment va ta femme ?

Martin haussa les épaules.

- C’était bizarre mais ça a été.

- Ca a juste été ? demanda Danny avant de prendre une gorgée de son café, la boisson chaude le réchauffant de l’intérieur.

Martin soupira de façon audible.

- Après que tout le monde ai été parti, je lui ai parlé pendant quelques minutes à propos de ce qu’elle allait manger pour diner et puis je suis monté à l’étage où je suis resté seul dans ma chambre le reste de la nuit.

Danny le dévisagea, essayant de décider s’il mentait ou pas. A sa grande surprise, il semblait que Martin pourrait finalement avoir compris comment utiliser son visage de poker parce que Danny n’était pas sûr de lui.

- Alors, c’est tout ?

Lui lançant un regard perturbé, Martin répondit :

- Ecoute, si tu ne me crois pas, regarde la vidéo. Je suis filmé 24h/24, tu sais.

Les deux hommes se dévisagèrent presque avec défiance quand il entendirent derrière eux les verrous des portes de la banque cliquer.

Se retournant, Danny repéra une femme attirante qui ouvrait une des portes et qui les regardait avec curiosité.

- Etes-vous Martin Granger et Danny Serpico ? demanda la femme.

Danny opina de la tête alors elle tendit la main pour la lui serrer :

- Bonjour, je suis l’assistante du Directeur de la banque, Elizabeth Riley mais tout le monde m’appelle simplement Eli.

- Bonjour, la salua-t-il en lui serrant la main.

Elle semblait être une femme au début de la trentaine et avait de longs cheveux bruns ondulés et de grands yeux verts. Elle portait un pull à col rond marron, un jean taille basse avec une ceinture en cuir marron et des bottes. Lui relâchant la main, il se montra du doigt et se présenta :

- Je suis Serpico, sa voix indiquant clairement qu’il aimait la sonorité du nom dans sa bouche.

Il prit mentalement note de remercier Jack pour lui avoir donné le nom sous couverture le plus cool du monde. Puis, Danny désigna Martin et ajouta :

- Voici Granger.

- Vous pouvez simplement m’appeler Martin, dit Martin en tendant la main.

- Salut, salua Eli en lui serrant la main.

Danny nota que le regard d’Elizabeth s’attarda sur Martin un instant avant qu’elle ne leur fasse signe d’entrer.

- Entrez.

Ils lui passèrent devant dans la banque et attendirent qu’elle referme les portes derrière eux. Pendant qu’elle faisait ça, Martin déboutonna son manteau et le retira. Enlevant les clés de la serrure, Eli dit :

- Sur les instructions de l’Agent Malone, j’ai convoqué tout le monde à une réunion ce matin à 8h de façon à ce que vous vous présentiez…

Eli se retourna et son expression se figea en voyant le costume de Martin.

- Oh.

- Quoi ? demanda Martin en se regardant et en ajustant sa cravate. Je me suis craché quelque chose dessus ?

Secouant la tête et souriant, elle expliqua :

- Non, désolée, vous êtes bien…je veux dire, ça va.

Elle leva les mains en signe d’excuse.

- Je viens juste de réaliser que j’ai oublié de dire à l’Agent Malone que les vendredis sont plus détendus donc ça signifie généralement jeans ou pantalons de toile.

- C’est un problème que nous portions des costumes ? demanda Danny en espérant secrètement que ça soit le cas pour rentrer à la maison et se changer.

Il préfèrerait porter des jeans plutôt qu’un costume pour travailler si on lui donnait le choix.

Eli secoua la tête :

- Nan, non, ça va.

Elle leur fit signe de la suivre plus avant dans la banque et ajouta :

- En plus, c’est votre premier jour donc je suis sure que personne n’y verra rien.

- C’est bien, répondit Martin en pliant son manteau et en le déposant sur son bras. Bien que j’ai toujours voulu un boulot qui ai des vendredis cool. Le FBI n’a pas encore reçu le mémo sur le sujet.

Eli et Martin partagèrent un sourire avant qu’elle ne se tourne et se dirige vers le milieu du hall de la banque et demanda :

- Alors, avant que tout le monde n’arrive, quels détails voulez-vous que je vous donne sur les opérations de la banque ?

Elle s’arrêta et montra de la main le hall imposant.

- L’Agent Dunlop a demandé beaucoup d’explications détaillées, dit-elle avec une once de frustration évidente dans la voix. Mais en voyant comment les agents Delmar et Malone ont organisé ce piège et m'ont avertie à la dernière minute, j'aimerais autant me concentrer sur ce dont vous avez vraiment besoin de savoir.

Regardant autour de lui, Martin répondit :

- Ouais, désolé pour la dernière minute mais ne vous inquiétez pas : on apprend vite. Je pense que ce qu'il y a ici est évident pour quiconque a déjà été dans une banque.

Danny acquiesça en sortant un carnet de sa poche intérieure pour prendre des notes, sachant très bien que presque tout le monde savait que le petit ilot abritait les imprimés de retrait et de dépôts, que les cordons désignaient l’endroit où les clients devaient faire la queue et que les deux bureaux sur le mur du fond étaient le service clientèle.

- Pourquoi ne pas vous concentrer sur l'autre côté des guichets ?

- Très bien, répondit Eli en leur signalant de la suivre. On va commencer par vos bureaux comme ça vous pourrez y déposer vos manteaux.

Tandis qu’Eli les précédait, elle désigna la salle de pause, les toilettes, qui étaient réservés uniquement aux employés, et la petite salle de réunion. Jetant un coup d’œil dans la salle de réunion, Danny remarqua qu’il y avait des beagles, de petits pots de fromage à la crème et quelques carafes de café qui étaient déjà installés. Remarquant qu’il scrutait l’installation, Eli expliqua qu’elle achetait toujours des friandises quand l’équipe venait tôt pour une réunion.

Elle s’approcha du bureau en face de la salle de réunion et ouvrit la porte en allumant la lumière.

- Gus, notre vrai Directeur, a débarrassé la plupart de ses affaires.

Elle regarda Martin.

- Donc, ça reste très sommaire mais il y a tout ce dont vous avez besoin.

Martin suspendit son manteau au porte-manteau à côté de la porte et répondit :

- C’est seulement temporaire alors ça ira.

Entrant derrière Martin, Danny retira son propre manteau d’un coup d’épaule et demanda :

- Alors, où vais-je être ?

Les yeux d’Eli s’écarquillèrent en passant entre Martin et Danny.

- Hum , l’Agent Malone m’a dit que vous n’auriez pas besoin d’un bureau, que vous…traineriez juste dans le coin en quelque sorte.

- Oh, répondit Danny avec un soupire avant d’accrocher son manteau à côté de celui de Martin. Quelle chance.

Avec un sourire contenu, Martin taquina :

- Ca ne devrait pas être un problème, Danny. Au bureau, tu passes plus de temps au bureau d’Elena qu’à ton propre bureau.

Dès que Danny lui lança un regard dur, Martin reporta son attention sur la jolie assistante.

- Eli, pouvez-vous nous faire visiter les guichets et le coffre ?

Acquiesçant, Eli sourit à Martin.

- Suivez-moi.

Eli conduisit Danny et Martin vers l’espace derrière la ligne de guichets où Danny en compta sept et le nota dans son carnet.

Pointant les deux guichets au fond, Eli commença à expliquer :

- Ces deux-là sont pour les dépôts commerciaux. Mina et Sandy sont actuellement assignées à ces transactions.

- Que pouvez-vous nous dire à leur sujet ? demanda Danny en croisant ses bras sur son torse.

Après avoir réfléchit un instant, Eli répondit :

- Mina travaille ici depuis plus longtemps que quiconque, y compris Gus et moi. Elle n’est pas très sociable mais ses comptes sont toujours égaux.

Son visage se crispa tandis qu’elle continuait.

- Sandy est très, très républicaine. Je vous recommande d’éviter de parler politique avec elle à moins que vous ne partagiez ses points de vue. Les dernières élections ont rendu les choses très tendues par ici.

- Et le reste des guichetiers ? enchaina Danny.

Eli opina.

- Les cinq autres guichets sont pour les transactions régulières, encaissement de chèque, dépôts, etc…

Elle commença à montrer la ligne devant chaque guichet pour lister qui y travaillait et quelle information elle pouvait facilement partager sur eux.

- Ian aime les fêtes de la renaissance et a créé une longue lignée pour son “personnage” qui remonte à cinq générations. Sue est mariée et a trois enfants. Roberta est également mariée et aime les films et la TV.

Elle marqua une pause et montra du doigt les deux derniers guichets en terminant :

- Et maintenant, les deux derniers ne fonctionnent qu’à mi-temps. A 20 ans, Amber est notre plus jeune employée. Elle suit des cours au City College et elle a toujours des drames sentimentaux dans sa vie. Carl est un ancien militaire mais complètement désabusé sur le gouvernement et aime parler conspirations et théories.

Elle fit une grimace et plaisanta :

- Inutile de dire que je fais de mon mieux pour éviter que Sandy et Carl ne se côtoient trop.

- Vous semblez très bien connaître vos employés, commenta Danny en notant dans son carnet le nom des guichetiers et les détails personnels.

- C’est presque inévitable puisque nous passons 40h par semaine ensemble, expliqua-t-elle en passant une mèche rebelle derrière son oreille.

Opinant de la tête, Martin commenta :

- Quelles sont les limites de chaque guichet ?

- Et bien, on essaye de garder chaque guichet entre 10 et 20000 dollars chacun, ce qui inclue le premier tiroir et le petite coffre, répondit-elle avec son regard fixé sur celui de Martin. Mais à cette époque de l’année, cette limite est un peu flexible. Nous avons un tas de nouveaux billets en main puisque nous avons pas mal de vieux clients qui aime toujours donner de l’argent dans des enveloppes comme cadeau à Noël et des gens qui veulent du liquide pour les pourboires car ils participent à de nombreuses réunions sociales à cette saison. En ce qui concerne les transactions plus régulières comme les encaissements de chèques, on utilise Tony T.C.R.

Elle montra de la main quelque chose derrière Martin alors Danny suivit son geste et vit une petite boite en métal gris posée sur le comptoir. Elle du remarquer le regard confus de Danny car elle clarifia :

- Désolée, on a surnommé le Teller Cash Recycler Tony. On utilise Tony autant que possible puisqu’il est rapide et très précis pour équilibrer en fin de journée. Il contient généralement entre 40 et jusqu'à un peu plus de cent mille dollars.

Danny fronça les sourcils, perplexe.

- Pourquoi y a-t-il une telle différence?

Martin semblait déjà connaitre la réponse mais ne dit rien, laissant Eli prendre les rennes puisqu’ils étaient sous sa coupelle.

- Et bien, 30000 est plutôt bon pour les transactions du lundi au jeudi. On a pas souvent besoin que le montant soit très élevé, expliqua-t-elle. Mais tous les autres vendredis, on reçoit un volume important de chèques de la part de compagnies de construction du coin. Puisque la plupart d’entre eux sont des journaliers qui veulent juste leur liquide, c’est plus facile d’utiliser Tony.

Danny acquiesça en notant l’information dans son carnet. Montrant du menton les bureaux où étaient situés les représentants de clientèle et les agents chargés des prêts, et il demanda :

- Que pouvez-vous nous dire sur le reste de l’équipe ?

- Alex et Lola sont les responsables du service clientèle qui s’occupent de l’ouverture des nouveaux comptes, des demandes de cartes de crédit, etc. Alex est fiancé à son amour de Lycée et Lola est au milieu d’un divorce très difficile.

Prenant une inspiration, elle laissa glisser ses yeux sur les deux derniers bureaux situés près du mur du fond.

- Roland et Gabe sont nos agents de prêts. La femme de Roland suit une chimiothérapie pour un cancer donc il prend beaucoup de temps pour lui en ce moment pour l’emmener à ses séances.

Elle laissa échapper un soupire triste et lourd avant de poursuivre :

- Et Gabe habite avec son ami et est ouvertement gay. Pour votre information, il en veut à ceux qui ignorent volontairement son homosexualité. Il pense que c’est plus poli de la reconnaitre que pas.

Elle sourit et ajouta :

- Il peut être parfois un peu diva mais il est aussi très drôle.

Martin gloussa et écrivit quelque chose sur son carnet.

- Oh, et j’ai presque oublié mais soyez prudent avec Lola. On dirait que vous êtes tous les deux mariés, dit Eli en montrant du doigt leurs alliances. Mais ça n’arrêtera pas Lola, elle adore flirter avec tout homme de son entourage à portée de main pour retourner ensuite auprès de son futur ex.

Danny sourit.

- Merci pour l’avertissement mais je suis le seul à être “vraiment” marié. Martin fait seulement semblant d’être marié pour l’affaire mais il est libre comme l’air.

Fermant les yeux de gêne, Martin secoua la tête avant de lancer vers Danny un regard ennuyé.

- En ce qui concerne le but de notre venue ici, je suis marié. Maintenant, est-ce qu’il y a quelque chose d’autre dont vous devez nous parler à propos de nos collègues ? Rien de suspicieux ou de bizarre ou…

Eli crispa ses mâchoires et regarda dans la banque avant de finalement regarder à nouveau Danny et Martin.

- Si vous avez quelque chose à dire, c’est le moment de le dire, la pressa Danny en notant que bien qu’Eli soit d’une grande aide, elle n’était pas exactement ravie de leur faire cette visite.

- J’ai l’intention de vous donner ma totale coopération mais je voudrais vous demander d'y aller doucement. Avoir un nouveau directeur demande toujours un temps d’adaptation, mais quand nous avons un tel changement juste avant une période majeure à la fin de l’année et qu’il amène un expert en rentabilité avec lui pour commencer… avec l’économie telle qu’elle est…hésita Eli avant de prendre une profonde inspiration et de dire avec prudence. Ca va rendre mon équipe très inquiète au sujet de leurs boulots. Nous avons été une des quelques banques capable d'esquiver la dernière vague de mise au chômage technique. Et puisque je ne peux pas leur dire que vous n’êtes pas vraiment un expert en rentabilité et que leurs boulots ne craignent rien, j’apprécierai vraiment tout ce que vous pourrez faire pour apaiser leurs peurs.

- On fera tout ce que l’on peut, lui assura Martin. Mais vous devez savoir que la raison pour laquelle nous ne pouvons pas informer le reste de l’équipe sur les raisons de notre présence ici est parce qu’on ne peut pas être sûrs comment les suspects ont accès aux informations de la banque.

- Je sais ça mais…

Elle marqua une pause et essaya à nouveau.

- Ces gens sont comme ma famille et je doute réellement qu’ils ont quoique ce soit à voir avec les braquages.

Eli était clairement exaspérée à la pensée de son équipe en tant que “suspects”.

Martin agita la tête avec sympathie avant d’expliquer nonchalamment :

- On fera de notre mieux pour minimiser leurs peurs mais Danny est là pour poser des questions et avoir des informations.

- Bien sûr, répondit Eli en faisant un signe de tête à Danny qui faisait de son mieux pour lui retourner un sourire rassurant.

Martin demanda :

- Et si vous nous montriez le coffre maintenant ?

- Bien sûr, répondit Eli en s’approchant de la large entrée protégée qui était sur le mur du fond derrière le bureau de la sécurité.

Au bureau de la sécurité, il y avait deux ordinateurs avec quatre écrans montrant tous les angles des caméras de sécurité. Eli expliqua que la banque avait un garde à mi-temps, Felix, mais qui ne travaillait que deux jours par semaine à cause des coupes dans les budgets des banques alors ce que filmait les caméras était directement envoyé à un serveur extérieur. Entrant dans le sas, Danny releva que deux des murs étaient recouvert de petits coffres de dépôts. Au fond du passage il y avait une porte en verre épaisse que Danny reconnue comme étant à l'épreuve des balles et du bris. Elle entra un code sur le clavier pour ouvrir la porte et ils entrèrent pour trouver une station de contrôle sur le côté droit. Il y avait deux ordinateurs de plus disposés à côté.

- Voici le coffre principal de la banque. En moyenne, on détient entre 400000 et 600000 dollars quotidiennement.

Danny et Martin échangèrent un regard en entendant ce chiffre élevé quand Martin demanda :

- Et après Noël?

Eli souleva un sourcil en répondant :

- A peu près deux millions sinon plus.

Impressionné par le montant, Danny laissa échapper un petit sifflement quand il remarqua des mouvements sur l’écran de surveillance. Il vit deux femmes discuter tranquillement tandis que la plus âgée avec des cheveux auburn courts et ondulés qui semblaient raides au touché déverrouilla la porte et entra dans la banque.

Suivant son regard, Eli annonça :

- Et bien, on dirait que la journée de travail a commencé. Mina et Sandy sont arrivées.

Elle leur sourit avant de passer devant eux pour sortir du coffre.

- Je vais aller les aider à installer avant la réunion.

Ils la regardèrent tous les deux partir avant que Danny ne se rapproche de Martin et dise doucement :

- Alors, tu es prêt à être un directeur de banque, Martin Granger?

Gloussant, Martin répliqua :

- Je suis aussi prêt que toi à être un expert en rentabilité Danny Serpico.

Le sourire de Danny disparu :

- Ils vont me détester, n’est-ce pas ?

- Oui, répondit Martin en se dirigeant lentement vers la sortie du coffre. Oui en effet.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi Jack ne pouvait pas me donner une autre couverture ? gémit Danny. Quelque chose qui collerait plus à mon faux nom comme a un adjoint du directeur, qui est juste là pour se rappeler comment c’est de travailler en première ligne ?

Rigolant doucement, Martin lui lança un regard et plaisanta :

- Ne me regarde pas. J’espérais en fait qu’il fasse de toi mon maitre d'hôtel.

- Très drôle, marmonna Danny avant d’ajouter sarcastiquement. Au moins j’aurais été en mesure de garder un œil sur Kim et toi.

Martin se figea et lui lança un regard dur.

- Je t’ai dis qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Je ne suis pas un ado amoureux qui ne peut pas être autour d’une fille sans perdre la tête.

Danny frappa Martin dans le dos et prévint :

- Martin, si tu croyais vraiment ça, tu n’aurais pas passé la dernière nuit enfermé tout seul dans ta chambre pour te cacher d’elle.

A suivre...


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Message  Mouchette Sam 13 Nov - 20:55

en retraduisant le chapitre précédent ( et m'en appercevoir à la fin...
Ça, c'est vraiment pas de chance! Pauvre mimi! Laughing
Mais merci pour cette suite, j'imaginais très bien Martin et Danny dans leurs costumes! I love you
...à ce rythme, tu vas bientôt rattraper Jenn... elle n'écrit plus? Neutral
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Message  clairounett Jeu 18 Nov - 0:26

mimi a écrit:
Danny frappa Martin dans le dos et prévint :

- Martin, si tu croyais vraiment ça, tu n’aurais pas passé la dernière nuit enfermé tout seul dans ta chambre pour te cacher d’elle.

et pan dans tes dents mon chéri Razz t'es grillé ! lol

Désolée Mimi d'apprendre que tu as fait une double traduction, et bon courage pour la suite.. Wink
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Message  mimi Sam 20 Nov - 19:17

Bon, cette fois-ci je ne me suis à priori pas trompée ! Laughing

Chapitre 9

Ce n'est pas une romance de conte de fée classique


I know you can't believe
I could just leave it wrong
And you can't make it right

~ Heartless by Kanye West


Martin s’enfonça dans le siège en cuir de la Lexus savourant le confort du chauffage du siège. En s’insérant dans la file de droite de la I-95, il ne pu s’empêcher de noter combien il était plus facile de revenir vers Westchester plutôt que l’inverse, conduire vers la ville le matin. Il comprit pourquoi la plupart des banlieusards utilisaient le train mais en tant qu’agent du FBI il avait besoin d’avoir un accès immédiat à une voiture à tout moment donc ça voulait dire qu’il devait faire cette route tous les jours. Il n’avait jamais apprécié la chance qu’il avait de vivre à Manhattan jusqu’à ce qu’il ai à endurer le fardeau d'un trajet.

Comme pour lui répondre, il prit un virage et fut subitement salué par une mer de lumières rouges. Levant prudemment le pied de l’accélérateur, il ralentit la voiture et nota qu’à environ 200 mètres plus loin, il y avait des lumières orange clignotantes qui signalaient des travaux.

Décidant que le trajet jusqu’à la maison allait durer plus longtemps que prévu, il laissa ses mains décontractées sur le haut du volant, le tapotant doucement en mesure avec le morceau de rock qui passait à la radio. Il était d’une bonne humeur surprenante, sa fausse journée de travail s’étant déroulée beaucoup mieux qu’il ne l’avait espéré.

Passant en revue une pile de demande de prêts, Martin traversa la salle de la banque, levant rapidement les yeux pour s’assurer d’éviter de se cogner dans les clients. Du coin de l’œil, il aperçut Lola qui lui souriait timidement. Il lui fit un bref signe de tête et un sourire poli avant de se concentrer à nouveau sur les papiers dans ses mains en continuant vers son bureau.

- Vous ne pouvez pas dire que je ne vous ai pas prévenu, plaisanta doucement Eli en emboitant le pas à Martin.

Levant les yeux vers elle, il sourit.

- Elle doit vraiment être en colère contre son ex.

Il fit de son mieux pour ne pas regarder en direction de Lola, effrayé que des regards inutiles puissant être interprétés comme du flirt.

- Je n’ai jamais rencontré une femme si agressive.

Lançant à Lola un signe de la main nonchalant, elle murmura du coin des lèvres :

- Ne m’en parlez pas. Je prie pour que ça ne soit qu’une phase temporaire.

Martin gloussa doucement tandis qu’ils continuaient vers son bureau.

- Alors, j’imagine que vous ne venez pas trainer jusqu’ici uniquement pour préserver mon honneur.

Laissant échapper un léger rire chantant, Eli répondit :

- J’ai vu que Gabe vous avait donné sa pile de documents de prêts alors j’ai pensé que vous pourriez vouloir mon aide pour les vérifier.

- Merci, j’apprécierais, dit-il tandis qu’ils atteignaient son bureau et qu’il ouvrait sa porte.

Il fit signe à Eli de passer devant. Tandis qu’elle s’asseyait sur un des fauteuils du bureau, il contourna son bureau et se laissa tomber sur le fauteuil de vinyle marron foncé, laissant tomber le tas de papiers sur le meuble.

- Je pense que je me souviens en grande partie quoi chercher sur une demande de prêt, mais ça fait un bail.

Attrapant la liasse de papiers, Eli commença à la diviser en trois tas avant d’en reposer deux et de feuilleter la première.

- Ca ne peut pas faire si longtemps que ça.

Elle ouvrit son stylo et commença à noter quelques mots sur l’une des pages avant de lever les yeux vers lui.

- Vous sembliez plutôt à l’aise pendant la réunion de ce matin et en vous déplaçant dans la banque aujourd’hui.

Il haussa les épaules, décidant qu’il devrait agrafer chaque application pour ne pas les confondre.

- Ce fut surprenant de voir que beaucoup de choses me sont revenues. Bien sûr, je dois rester à jour sur ces trucs. Vous ne pouvez pas imaginer combien de temps les agents passent à éplucher des états financiers quand on recherche une personne disparue.

Elle pencha la tête comme si elle réfléchissait à ses mots quand Danny entra dans le bureau en semblant agacé. Se mordant les lèvres pour empêcher le sourire moqueur qui menaçait d’apparaître sur ses lèvres de se concrétiser, Martin demanda :

- Comment se passe ta journée, Serpico?

- Oh, je pense que tu le sais déjà, marmonna Danny en s’approchant des grandes fenêtres qui bordaient le bureau du directeur de la banque et donnaient une vue complète sur la salle principale.

Il posa ses mains sur ses hanches et regarda la ligne de guichets avec des yeux froncés et suspicieux.

- Ou bien ils font comme si je n’étais pas là, ou bien ils me lancent des regards mauvais.

Martin suivit le regard de Danny à temps pour voir Ian et Carl rassemblés, discutant comme s'ils conspiraient en lançant des coups d’œil en direction de Danny. Il entendit Eli laisser échapper un faible ricanement et vit qu’elle faisait aussi de son mieux pour ne pas que Danny se sente encore plus mal ; mais elle était aussi amusée que Martin par toute la situation.

- Danny, on est ici pour travailler, pas pour se faire des amis, commenta Martin en essayant de faire voir à son ami la situation sous un autre angle. C’et seulement pour une semaine et puis, quand ce sera fini, tu pourras leur dire qui tu es réellement et toute le monde pourra en rire.

Soupirant, exaspéré, Danny se retourna et alla jusqu’au fauteuil vide à côté d’Eli.

- Je sais ça mais…

Il s’assit en secouant la tête.

- J’ai l’habitude d’être le gars que tout le monde aime.

Regardant sur son bureau pour trouver un trombone, Martin plaisanta :

- Je ne t’aimais pas au début.

Lui lançant un regard mauvais, Danny répondit :

- S’il te plait. Tu voulais être mon ami mais je n’étais pas gentil avec toi.

- J’imagine que j’en ai pas le même souvenir, railla Martin en partageant un regard amusé avec Eli avant de continuer sa recherche de trombone.

Il ouvrit un des tiroirs et fut surpris d’y trouver non seulement une boite de trombones mais aussi un petit cadeau. Il sortit avec précaution le paquet plié et le posa sur le bureau.

- Où as-tu eu ça ? demanda Danny en fixant le cadeau avec curiosité.

- C’était dans mon bureau.

Il l’attrapa et lu l’étiquette attachée.

- « Pour Martin de la part de SS »

Il leva la tête, confus.

- Qui est S.S.?

Se penchant, Eli étudia le paquet et sourit :

- Hey, c’est le cadeau de votre Père Noël secret.

Elle rencontra les yeux de Martin et termina :

- J’imagine que qui que soit la personne qui a tiré au hasard Gus, elle a décidé de continuer avec vous en son absence.

Martin leva le cadeau, sentant la même pointe d’excitation dès qu’il reçoit un cadeau inattendu.

- Alors, tu vas le regarder toute la journée ou bien le déballer ? demanda Danny.

- Avant que vous ne le fassiez, je devrais vous dire que les cadeaux quotidiens sont petits, expliqua Eli. Selon les règles du bureau, vous ne devez pas dépenser plus de deux dollars pour ces cadeaux. On fait un gros cadeau pendant la fête de Noël du bureau mais il ne doit pas excéder trente dollars.

Souriant, il secoua le cadeau lentement et il fit un bruit de vibration tandis que ce qu’il y avait dedans bougeait.

- Donc, je ne devrais pas m’attendre à une montre en or ? plaisanta Martin avant de déchirer le papier rayé vert et rouge pour trouver une boite de Junior Mints.

- Cool, commenta Danny en tendant la paume de sa main. Je peux en avoir un ?

Fronçant les sourcils, il ouvrit la boite et versa quelques friandises dans la main de Danny. Il en offrit à Eli qui opina de la tête et accepta. Prenant quelques bonbons à la menthe recouverts de chocolat pour lui-même, Martin demanda à Eli :

- Savez-vous qui était le Père Noël secret de Gus ?Ca me semble juste que j’achète aussi des cadeaux.

- Oh, ne vous inquiétez pas de ça, commenta Eli en mâchant son bonbon. Gus m’a dit qui c’était avant de partir et j’ai promis de m’en occuper.

Martin secoua la tête.

- Non, je veux le faire. Je suis sur que vous avez votre propre Père Noël secret à vous inquiéter.

Il jeta une autre menthe dans sa bouche, savourant le bonbon fondant sur sa langue.

- Qui est-ce ?

Ses lèvres se transformèrent en sourire.

- C’est Mina.

Il fronça les sourcils et clarifia.

- C’est la femme qui n’est pas très sociable, n’est-ce pas ?

Eli acquiesça et avala un autre bonbon. Il prit une profonde inspiration en se rappelant que ses quelques rencontres avec la femme âgée stricte n’avaient pas été exactement remplies de chaleur et de joie.

- Ok…alors aidez moi. Quelles sortes de trucs aime-t-elle ?

- Les chats, répondit-elle en se laissant aller dans son fauteuil en consumant sa dernière menthe. Elle aime les chats et les soap operas. Pour ne pas le nommer : General Hospital. Je pense qu’elle est secrètement amoureuse du personnage de Sonny.

- Est-ce qu’elle aime les bonbons ? demanda-t-il, s’inquiétant déjà sur le cadeau à faire à une femme comme Mina.

- Elle craque pour n’importe quoi de chez Entenmann, répondit Eli en tendant la main pour attraper o nouveau la pile de demandes de prêt.

- Je peux gérer ça, dit Martin en sortant quelques menthes de plus de la boite.

- Alors, je dois aussi jouer au Père Noël secret ? demanda Danny avec espoir.

- Hum, et bien, voyons, nous, euh…bégaya Eli en regardant mal à l’aise entre Martin et Danny.

Se mordant la lèvre inférieure, embarrassée, elle confessa :

- On a déjà tiré au hasard les noms pour les employés de la banque et…

- Je n’en ai pas, devina Danny.

- Non, désolée, s’excusa Eli en semblant vraiment sincère.

Boudant, Danny se plaignit :

- Comment suis-je supposé les faire m’aimer si je ne peux même pas partager les trucs amusants ?

- Je suis désolée. Vous semblez vraiment être quelqu’un de gentil, offrit Eli en tendant la main pour caresser doucement l’avant-bras de Danny. Mais, et bien, vous êtes un expert en rentabilité et c’est tout ce que les personnes que vous évaluez hypothétiquement peuvent voir.

- Très bien, répondit Danny en tendant la main pour attraper la boite de Junior Mints des mains de Martin.

Martin lui lança un regard perturbé mais le sourire sur son visage le rendait inutile puisqu’il était très bien habitué à ce que Danny lui pique sa nourriture. En prenant quelques menthes de plus, Danny déclara :

- Le Serpico de Pacino a du faire face à des obstacles et des oppositions et je peux le faire aussi.

Il y eu un petit coup à la porte et ils se retournèrent tous pour voir Sue, l’une des guichetières, se tenir sur le pas. Elle tenait une feuille de papier et regarda vers Eli en disant :

- Désolée de vous interrompre mais j’ai un client qui veut encaisser un chèque et le montant dépasse ma limite.

- Vous n’interrompez rien, répondit Eli en se levant et en reposant le tas de demandes sur le bureau. J’aidais juste Martin avec les demandes de prêts.

Elle alla jusqu’au pas de la porte à la rencontre de Sue, et fit une pause pour regarder vers Martin et dit :

- Je reviens.

Après qu’Eli soit partie, Danny fit un geste vers l’endroit où était assise Eli et agita ses sourcils vers Martin.

- Est-ce que je détecte qu’il se passe un petit quelque chose ici ?

- Elle est gentille et essaye de s’assurer que je ne foire pas quelque chose pour la banque, répondit Martin catégoriquement en attrapant l’un des tas de demandes pour commencer à les regarder.

- Allez, elle est plutôt canon, dit Danny en mangeant quelques menthes de plus.

Martin leva un sourcil interrogatif en réponse au commentaire alors Danny grimaça et expliqua :

- Hey, je suis marié, pas mort.

Redirigeant son attention vers Martin, il ajouta :

- Elle est cool, sans mentionner le fait qu’elle n’a été condamnée pour aucun acte de trahison.

Martin lança un regard dur à Danny en se sentant de plus en plus agacé par toutes les piques lancées à Kim.

- Il y a une vraie raison à ta présence ici ou c’est juste pour m’embêter, parce que pour un expert en rentabilité, tu passe vraiment beaucoup de temps assis à discuter.

Acceptant de laisser tomber le sujet pour l’instant, Danny répondit :

- En fait, oui. J’ai besoin de prendre une longue pause déjeuner mais je devrais être de retour à 15h.

- Pourquoi ?

- Elena doit…commença-t-il, un regard coupable et perplexe sur le visage.

Il serra ses mâchoires avant de terminer.

- Elena doit aller voir le dentiste et elle veut que j’aille avec elle.

- Est-ce que tout va bien ?

- Ouais, ouais, répondit Danny en s’asseyant et en opinant de la tête avec un petit peu trop de vigueur. C’est juste qu’elle n’aime pas les dentistes…tu sais comment ils…utilisent ces trucs pointus pour te nettoyer les dents…et ils font des bruits bizarres…

Martin dévisagea son ami cubain et décida qu’on venait de lui donner l’excuse la plus minable du monde parce qu’il ne croyait pas un seul mot de ce que lui avait dit Danny. Il se demanda bêtement pourquoi Danny mentirait et puis il se rappela que techniquement, Danny et Elena étaient toujours de jeunes mariés alors peut-être qu’ils arrangeaient une petite sieste crapuleuse. Et à cet instant, il décida de laisser tomber le sujet parce qu’il commençait déjà à avoir le sentiment d’en savoir beaucoup plus qu’il ne le voulait sur ses amis.

- Ca me va, dit Martin en rassemblant les bouts de papiers pour attacher la dernière pile. Tu t’es déjà arrangé avec Jack ?

- Pas encore, mais je lui en parlerai avant de partir, dit Danny en se levant.

Martin nota que Danny commençait à s’éloigner quand il dit :

- Est-ce que tu n’oublies pas quelque chose ?

Se retournant pour le regarder, Danny demanda :

- Quoi ?

Fronçant les sourcils, Martin tendit sa main :

- Peux-tu me rendre mon cadeau de Noël ?

- Oh, ouais, répondit Danny en revenant vers le bureau.

En souriant, il versa quelques bonbons de plus dans sa main avant de poser la boite sur le bureau. Il en jeta un dans sa bouche et se dirigea vers la porte en disant nonchalamment par-dessus son épaule :

- A plus tard, mec.

Dès que Danny fut parti, Martin attrapa la boite de Junior Mints et la trouva maintenant vide. Secouant la tête avec un sourire entendu, il jeta la boite dans la poubelle et se remit à travailler sur les documents de prêt.


Le simple fait de repenser à l’incident des bonbons fit glousser Martin. Au milieu son solo de batterie avec le morceau Rambling On de Led Zepplin, le trafic devant lui s'éclaircit à nouveau et il se retrouva bientôt sur le chemin de la maison.

Maison.

Martin se repris en réalisant qu’il avait un sentiment chaleureux quand il pensait au fait de rentrer à la maison. Il aimait cette idée en sachant que quelqu’un y était et l’attendait, même si elle était une criminelle reconnue coupable comme Danny l’avait si éloquemment décrite. Ralentissant à un stop à l’intersection de Pierce Ave, il étudia l’anneau de platine à son annulaire. Quand il avait mis la bague pour la première fois hier, il s’était senti bizarre et lourd mais aujourd’hui, c’était si naturel qu’il avait presque oublié que c’était une partie du costume et qu’elle n’avait pas vraiment sa place là. Il devait admettre que la sensation sur sa main était agréable et il se demanda brièvement si c’était une des raisons de sa si bonne humeur.

Cette pensée s’installa et bouillonna dans le fond de son esprit jusqu’à ce que ce soit un faible bourdonnement dans son oreille tandis qu’il tournait dans l’allée et appuya sur le bip pour ouvrir la porte du garage. Après avoir garé la Lexus dans le garage, il retira la clé du contact et entra dans la maison. Il était à moitié dans le salon quand Kim approcha, un air chaleureux dans les yeux et un sourire agréable sur les lèvres.

Sa bouche commença à s’ouvrir pour lui demander ce qui se passait quand il repéra des étrangers assis dans le salon et qui le dévisageait avec une curiosité optimiste. Il s’arrêta à mi-chemin et su que leur présence n’avait rien à voir avec l’opération sous couverture quand Kim enroula rapidement ses bras autour de son cou et l’embrassa sur la joue.

Subitement, il sentit un sentiment bizarre l’envahir à nouveau et il en voulu au geste de paraitre à la fois juste et mal.

En se reculant, elle demanda :

- Salut, Chéri, comment s’est passée ta journée ?

Suivant son idée et se rappelant qu’il n’était pas ici et maintenant Martin Fitzgerald, agent du FBI et qu’elle n’était pas Kim Marcus, une ex-braqueuse de banque et jurée corrompue, mais Martin et Kim Granger, un couple heureux en ménage qui vivait en banlieue. Il força un sourire sur son visage et souffla :

- Bien…c’était bien.

Souriant toujours, Kim se retourna pour faire face à leurs invités et expliqua :

- Mon Cœur, voici nos nouveaux voisins, Daphné et Curtis Crawford.

Il fit un signe de tête et s’avança vers là où ils étaient assis tandis qu’elle laissait délicatement courir sa main le long de son bras et regardait le couple.

- Voici mon mari, Martin Granger.

Faisant de son mieux pour ignorer cette sensation excitante d’être si proche de Kim, il tendit la main et feignit la gaité.

- Bonjour. Ravi de vous rencontrer.

Il lâcha la main de Curtis quand Kim demanda :

- Est-ce que quelqu’un voudrait quelque chose à boire ?

Elle se leva et montra la cuisine du pouce.

- J’ai du café, du thé…

Fort heureusement, ils déclinèrent et commencèrent à se diriger vers la porte. Martin suivit la femme volubile qui commençait à déblatérer sur le comportement de ses enfants quand Curtis frappa subitement Martin dans le dos et dit :

- J’essaye de lui dire que c’est comme ça que les garçons jouent. Est-ce que je n’ai pas raison ?

Gloussant, Martin acquiesça :

- Ouais, j’ai toujours pensé que ma mère voulait que nous jouions dehors pour prendre l’air mais je pense maintenant qu’elle avait juste peur que l’on casse des trucs si on restait dedans.

- Ne m’en parlez pas, commenta Curtis.

Marchant avec Martin tandis qu’ils allaient vers la porte d’entrée, il demanda :

- Vous jouez au golf ?

Cette fois, la gaité de Martin n’était pas feinte puisque c’était un domaine de sa vraie vie dont il était très fier.

- Handicap 7.

- Bienvenue dans le quartier ! déclara Curtis avant d’offrir de faire équipe une fois que le printemps serait arrivé.

Martin accepta en sachant très bien qu’il serait sorti de la vie de cet homme bien avant le nouvel An.

Il atteignit le premier la porte d’entrée et l’ouvrit pour laisser le couple passer quand Kim apparue à ses côtés. Instinctivement, il enroula son bras autour de ses épaules, un geste qu’il regretta immédiatement quand elle se rapprocha si près de lui qu’il pu sentir ses cheveux et sa peau.

Il écouta Kim remercier les Crawford de s’être arrêtés et Daphné les invita à la fête de Noël pour le soir suivant. Il jeta un coup d’œil vers Kim qui le dévisageait avec un air interrogateur et il s’entendit répondre :

- Et bien, on s’assurera d’être là aussi.

Extrêmement ravie de la réponse de Martin, Daphné et Curtis leur dirent au revoir une dernière fois et commencèrent à redescendre l’allée.

Regardant les voisins s’éloigner, Martin resta là avec Kim dans ses bras et se demanda s’ils auraient vécu un jour cette vie s’il n’avait jamais découvert le secret de Kim. Il devait admettre que Kim était la première femme depuis Sam avec laquelle il se sentait complètement à l’aise, à la fois physiquement et émotionnellement. Une connexion qui n’arrivait pas souvent dans une vie et si ça n’avait pas été à cause de ce putain de flingue, il aurait pu continuer à vivre dans un état inconscient de béatitude. Passer ses journées à trainer avec Kim et leurs nuits emmêlés dans les bras l’un de l’autre.

Mais il se rappela alors que même s’il n’avait rien découvert sur le passé de Kim, elle aurait tout aussi bien pu disparaître de sa vie de toute façon. Elle aurait pu simplement se lever un matin et disparaître pour se perdre en Ecosse ou en Inde. Toute seule. Sans lui.

Ce fut un étrange soulagement de sentir sa colère et sa peine à la trahison de Kim revenir. Ca le rendait certainement plus sûr d’être avec elle que les sentiments ambigus et chaleureux qu’il avait eu plus tôt. La colère était bonne. La colère l’empêcherait de faire quelque chose de stupide.

Il relâcha son bras autour de ses épaules et, comprenant, Kim se libéra rapidement de son étreinte et retourna dans la maison.

Tandis qu’il refermait la porte, il l’entendit dire derrière lui :

- Ils nous ont amené un panier pour nous souhaiter la bienvenue dans le voisinage. Comment veux-tu le partager ?

Glissant le verrou en place, Martin calma ses nerfs et se retourna pour lui faire face.

- Je n’en veux pas.

Sa voix était calme mais même lui était conscient du ton dur de ses mots.

- Fais-en ce que tu veux.

Il vit l’expression de Kim se figer, un regard peiné traversant son visage en demandant d’une voix douce et tremblotante :

- Tu es sur ? Tu n’as même pas vu ce qu’il y a dedans et il y a des…

- Comme je l’ai dit, il est à toi, dit-il à nouveau froidement en l’interrompant, pas prêt à écouter un mot de plus de sa part.

Elle le regarda, blessée et il ressentit un certain plaisir à lui faire ressentir un peu de la peine qu’elle lui avait causé au cours des derniers mois. Mais sa satisfaction fut de courte durée quand le vieux sentiment de culpabilité revint, son sens moral intérieur de compassion lui disant que d’être dur et impitoyable était mal. Ressentant le besoin urgent de s’enfuir, il lui fit un dernier signe de la tête avant de monter les escaliers. En lui tournant le dos, il ajouta :

- Je vais prendre une douche.

Il était déjà sur le palier du premier étage et se dirigeait vers sa chambre quand il l’entendit crier quelque chose au sujet du diner mais il était dans sa chambre, claquant la porte derrière lui avant qu’elle ne puisse finir quoiqu’elle ai commencé à dire.

Le dos appuyé sur la porte en bois dur, il sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. Il resta là à se battre avec lui-même sur la façon de réagir à cette petite interaction avec Kim. C’était leur premier vrai test en tant que couple marié et bien que devant les voisins, ils semblent être passés haut la main, en réalité, il ne savait pas combien il pourrait supporter d’être aussi proche d’elle. Il était plus sur d’être glacial avec elle mais cela le faisait se sentir mal. Toutefois, il était aussi conscient que c’était dangereux d’être gentil avec elle.

Il ferma les yeux et essaya de se reprendre. Il avait besoin de se rappeler qu’il était là pour faire un boulot, tout flash back émotionnel de son temps avec Kim ne l’aiderait pas à attraper Jimmy Wright. Il leva la main pour se pincer l’arrête du nez pour tenter de se calmer mais cela apparu être une erreur parce qu’il y avait toujours une ombre de l’odeur de son parfum sur la main qui avait touché son épaule. Il prit une profonde inspiration, réalisant qu’il ne pouvait pas renier sa présence même dans sa chambre.

Il ne comprenait pas comment il détestait tellement une personne et, pourtant, la désirait en même temps.

Inclinant la tête, il se demanda si Danny avait raison : peut-être que c’était la pire des idées parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas passer toutes les soirées à se cacher d’elle dans sa chambre ? Particulièrement parce que c’était vendredi et que l’entier weekend s’étalait devant lui. Il pesta silencieusement contre le fait qu’ils n’aient pas débuté l’opération sous couverture un lundi quand il aurait eu la distraction de travailler à la banque pour une grande partie de la journée. Acceptant le fait qu’il soit celui qui s’était mis dans cette situation, malgré les avertissements de chaque personne impliquée, il savait qu’il avait besoin d'écarter tous les sentiments qu'il il avait envers Kim, qu'ils soient de la colère, du désir ou autre chose.

Ce fut cette pensée qui l’amena en bas quarante minutes plus tard, déterminé à interagir avec elle de la façon la plus polie et professionnelle possible. S’il pouvait falsifier ses sentiments pour elle devant les voisins, il pouvait bien falsifier ce qu’il ressentait devant elle aussi.

Tout était calme tandis qu’il longeait le couloir vers le salon quand il sentit l’odeur de nourriture italienne venant de la salle à manger. Il ressentit une pointe de faim au creux de son ventre en réalisant qu’il était en fait affamé.

Il entra prudemment dans la pièce pour trouver Kim assise à un bout de la table qui était dressée pour deux. Elle regardait un plat de lasagnes en train de refroidir et un grand bol de salade, sirotant un verre plein de vin rouge et ruminant.

Il fit un pas dans la pièce et, de sa voix la plus ferme, demanda :

- Y en a-t-il assez pour un de plus ?

Sans tourner la tête, son regard se posa sur lui. Elle fit signe vers l’assiette vide avec son verre de vin.

- Fais comme chez toi.

Il alla jusqu’à la chaise en face d’elle et s’assit. Attrapant la serviette de table, il la secoua pour la défaire et la laissa tomber sur ses genoux, zyeutant la bouteille de vin. Il savait que Delmar et Jack avaient été très clairs sur le fait qu’il n’y aurait pas une goutte d’alcool dans la maison. En partie parce qu’il s’agissait d’une opération sous couverture et en particulier parce qu’ils étaient inquiets que ça puisse altérer le jugement de Martin. Il ne s’était pas plaint puisqu’il avait fait une pause dans l’alcool après tout ce qui s’était passé avec Kim. Il fonctionnait bien durant la journée mais c’était remarquablement tentant pour lui de se perdre dans une bouteille quand il était seul le soir tard à la maison.

- Où as-tu eu ça ? demanda-t-il en montrant le vin du menton.

- Du panier de bienvenue, répondit-elle nonchalamment en finissant son verre avant de tendre la main pour attraper la bouteille. Tu as dit que tu te moquais de ce qu’il y avait dedans alors j’ai pensé que ça ne te ferais rien si je l’ouvrais.

En se servant un autre verre rempli à ras, elle demanda à contre cœur.

- Tu en veux ?

Se mordant la joue intérieure, il secoua la tête :

- Non, merci.

Fronçant les sourcils, elle termina de se servir et reposa la bouteille.

Prenant une inspiration, il se servit une assiette de la salade à température ambiante et de lasagnes tièdes. Avec désintéressement, il planta sa fourchette dans la laitue, son appétit envolé. Décidant d’ignorer l’éléphant dans la pièce, il s’éclaircit la gorge et décida de briser la glace.

- Je pense que nous devrions vraiment aller à la fête des Crawford demain soir.

Après avoir prit une gorgée de vin, Kim opina lentement de la tête.

- Ouais ?

- Le but de commencer tout ça le plus tôt possible était de pouvoir attirer l’attention de Jimmy, répondit Martin avec précaution en dévisageant la pauvre petite salade avant de reposer sa fourchette. Alors on devrait probablement faire une apparition, se mêler aux autres voisins.

Prenant une plus grande gorgée cette fois-ci, Kim baissa son verre et dit :

- Ok, certainement. Si tu penses que c’est le mieux.

Ses lèvres se muèrent en un sourire crispé et elle ajouta :

- Chéri.

Soupirant lourdement, Martin se laissa aller sur sa chaise et regarda Kim de l’autre côté de la table.

- Je pense que l’on devrait au moins essayer de s’entendre pendant qu’on est coincés ici ensembles.

Elle plissa les yeux d'un air surpris et moqueur.

- Que veux-tu dire ? Je pense que ça ressemble à un mariage très typique de la classe moyenne.

Elle fit virevolter sa main autour d’elle.

- Je bois, tu m’ignores…

Il sentit sa poitrine se contracter sous la colère.

- Arrêtes-ça, Kim. Si quelqu’un a le droit d’être en colère ici, c’est moi.

Le visage de Kim se mua en masque de colère.

- Est-ce que c’est pour ça que tu t’es porté volontaire pour cette mission ? Pour pouvoir être dans le coin et méchant avec moi ? Pour me faire sentir encore pire que je ne me sens déjà ?

- Honnêtement, j’essaye de t’aider là ! cria-t-il en retour même s’il savait au fond de lui qu’il n’avait pas de vraie réponse car la vérité c’était que bien qu’une part de lui ne voulait pas être là, il ne pouvait se résigner à ne pas y être non plus.

- J’aurais été très bien avec Dunlop, cria-t-elle.

Avec ses yeux bruns plantés dans les siens, elle pointa un doigt de sa main qui ne tenait pas le verre de vin et contrecarra :

- Tu t’es porté volontaire parce que tu le voulais !

Elle était en ébullition et semblait prête pour la bataille.

- C’est toi qui as tout commencé et qui a fait comme si tout t’était tombé sur les épaules, comme une sorte de lourd fardeau que tu as à porter. C’est toi qui est apparu à ma porte ce soir-là. C’est toi qui a couvert l’incident avec le révolver…pas moi !

Une rage contenue s'empara de lui et Martin se leva précipitamment de sa chaise, celle-ci roulant derrière lui avant de se renverser.

- J’essayais de te protéger, de t’aider ! Je ne savais pas que j’étais juste le plus grand idiot du monde de croire à un seul mot de ce que tu as dit.

- Ok, très bien, j’ai menti pour éviter d’aller en prison, contrecarra-t-elle. Comment Diable étais-je supposée savoir que je te reverrais un jour ?

- C’est ton excuse? C’était ok de me mentir tant que j’étais un agent du FBI mais subitement, ta conscience a pris le dessus après qu’on ai commencé à coucher ensemble ?

Il pouvait entendre le bruit lointain de son portable qui sonnait à l’étage.

Elle secoua la tête.

- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, tu déforme mes mots.

Il ricana.

- Tes mots ? Comment puis-je croire ce que tu dis après tous les mensonges que tu m’as raconté les uns après les autres ? Comment puis-je savoir que quelque chose que tu m’as dit est vrai ?

La lèvre inférieure de Kim trembla et elle baissa les yeux.

- Je n’ai jamais voulu te décevoir. Je savais que j’étais stupide d’avoir entamé une relation avec Jimmy pour commencer mais j’étais prête à vivre ma vie en fuyant.

Elle souleva le menton pour le regarder, ses yeux brillant de larmes retenues.

- Et puis, il a fallu que tu entres dans ma vie.

Elle cligna des yeux et quelques larmes glissèrent le long de sa joue. Elle les essuya avec sa main et dit :

- Mais tu dois savoir, Martin, que je n’avais jamais pensé que je rencontrerai quelqu’un comme toi. Ma vie n’était pas planifiée comme la tienne, j’ai du me battre toute ma vie et j’ai fais quelques mauvais choix en route et je les paye tous les jours.

- Beaucoup de gens ont eu des moments difficiles mais ce n’est pas une excuse pour les choses que tu as faite.

Pinçant les lèvres, elle essuya les larmes de ses joues en se levant. Elle attrapa son verre et la bouteille de vin à moitié vide.

- Ouais, bien sûr, tu as tout à fait raison.

Elle se retourna et sorti de la salle à manger.

- Laisse tomber.

- Où est-ce que tu pense aller ? cria Martin tandis que le téléphone fixe commençait à sonner quelque part dans la maison.

Quelque part dans son esprit ravagé de colère, il devina que c’était un des agents qui les regardait sur les cameras vidéo depuis la maison louée. Ignorant le bruit, il suivit Kim dans le couloir.

- Ouais, c’est ça. Continues de fuir. On dirait que c’est ce que tu fais de mieux.

- Je ne sais même pas pourquoi je me suis embêtée à…répondit amèrement Kim en longeant le couloir vers les escaliers en agrippant toujours son verre et sa bouteille. Tu croiras seulement ce que tu veux.

- Il ne s’agit pas de croyance, c’est ce que je connais pour être vrai, hurla-t-il en retour. J’ai de l’expérience dans l’art de te poursuivre, tu te souviens ?
Kim se retourna vivement et le dévisagea.

- Très bien, tu veux que j’arrête de fuir, j’arrêterai. Je vais rester ici.

Fixant ses yeux aux siens, elle dit :

- Alors dis ce que tu veux dire, tout et n’importe quoi, mais tu ferais mieux d’être prêt à écouter et à me laisser dire aussi le fond de ma pensée.

Il s’arrêta et la dévisagea, réalisant qu’il ne savait honnêtement pas s’il était prêt pour cette conversation. Il avait imaginé tous les scénarii dans sa tête et il ne savait pas ce dont il avait le plus peur : Kim admettant qu’elle l’avait pris pour un idiot ou bien si elle tenait en fait réellement à lui. Parce que, au bout du compte, peu importe, il était toujours un agent du FBI et elle était toujours l'arnaqueuse.

Ils se dévisagèrent, à la manière d'un classique duel Mexicain quand la sonnerie continua. Incapable de l’ignorer plus longtemps, ou peut-être ayant besoin de l’interruption, les yeux de Martin se posèrent sur le téléphone installé sur une console dans le couloir.

Kim suivit son regard et rigola amèrement.

- Laisse tomber. Répond au téléphone.

Elle se détourna et alla d'un pas pesant vers les escaliers.

- On sait tous les deux que c’est pour toi de toute façon.

Il fixa son dos tandis qu’elle montait les premières marches avant d’aller décrocher le combiné sans fil.

- Ouais ?

- Tout va bien ? demanda la voix inquiète de Sam depuis l’autre bout de la ligne.

- Ouais, ça va, répondit-il aussi naturellement que possible tandis que ses yeux allaient se poser sur le poinsettia au bas des escaliers.

Il essaya de réprimer combien c’était inconfortable et irréaliste d’avoir la dernière femme qui lui avait brisé le cœur en train de l’observer se disputer avec la dernière femme qui avait fait la même chose. C’était pour le moins humiliant. Le cycle miteux des relations romantiques de Martin continuait de défiler en boucler devant tout le Bureau. Il pu sentir les battements de son cœur s’accélérer tandis qu’un sentiment d’anxiété s’immisçait en lui. Ayant besoin de quitter cette maison, il ajouta :

- Ecoute, tu sais quoi, je vais sortir un moment.

Kim s’arrêta et se retourna pour le regarder au téléphone, une expression pensive sur le visage.

- Une réunion ? devina Sam.

Parfois, il détestait le fait qu’elle le connaisse toujours aussi bien.

- Ouais.

- Ok, répondit-elle doucement. On va continuer à surveiller la maison pendant que tu es parti. Bonne nuit.

- Bonne nuit, dit-il avant d’appuyer sur le bouton pour éteindre le téléphone et le reposer sur la table.

- Où vas-tu ? demanda Kim semblant comme si elle ne s’en souciait pas vraiment mais contrariée qu’il puisse partir et pas elle.

Il leva les yeux pour la voir l’observer depuis les escaliers. Elle agrippait toujours son verre de vin d’une main tandis qu’elle tenait la bouteille mollement de l’autre.

- Je dois aller à une réunion, répondit-il rapidement en faisant quelques pas vers le garage.

- Tu es aux Alcooliques Anonymes ? demanda-t-elle.

Il s’arrêta net, grimaçant en réalisant que dans sa hâte de partir il avait dit plus qu’il ne l’avait voulu. Prenant une profonde inspiration, il se retourna pour lui faire face. Elle plissa les yeux, surprise comme si elle le voyait pour la première fois. Martin la dévisageait tandis que son addiction remontait sous la lumière du jour, demandant à être reconnue. Il s’était convaincu qu’il n’avait jamais eu exactement l’intention de garder secrète pour elle son histoire avec les antidouleurs; il n’avait simplement jamais trouvé le bon moment de le lui dire. Mais maintenant, il savait que la vraie raison était parce qu’il ne voulait pas qu’elle le regarde comme elle le faisait maintenant. C’était un regard né de la pitié, de la tristesse, du choc et d’un peu de déception.

Et c’est un regard qu’il n’avait jamais voulu voir dans ses yeux. Il avait admit à lui-même qu'il aimait ça en elle, il était un homme héroïque qui l’avait protégé et avait sauvé sa vie. Il voulait être le chevalier dans son armure rutilante comme elle l’avait charrié être parce que ça faisait d’elle la demoiselle en détresse qu’il devait secourir. Et peut-être qu’il y aurait la possibilité pour eux d’être heureux jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais s’il admettait que son armure avait une fente gigantesque appelée une addiction aux narcotiques, cela ruinerait le rêve.

Toutefois, en considérant tout ce qui s’était passé entre eux, leur histoire n’était pas, et de loin, une romance de conte de fée classique.

Rencontrant ses yeux, Martin s’humecta les lèvres et confessa :

- Narcotiques Anonymes.

Elle opina doucement de la tête en pinçant les lèvres tandis qu’elle laissait ses mots s’immiscer en elle. Elle regarda vers le mur, sans le voir vraiment avant de reporter son attention vers l’endroit où il se tenait.

- J’imagine que je ne suis pas la seule à avoir des secrets, dit-elle finalement avant de lui lancer un dernier regard et de continuer à monter.

Déglutissant, Martin la regarda disparaitre au premier étage. A cette minute précise il réalisa que bien que ses secrets n’étaient pas considérés comme des trahisons, il n’était pas non plus exactement le Prince de la vérité qu’il croyait être.

A suivre...
mimi
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Message  Mouchette Dim 21 Nov - 14:56

J'aime beaucoup la scène entre Martin et Danny! Danny qui n'aime pas ne pas être aimé Laughing
Et la visite chez le dentiste, mais oui!
Par contre, c'était plutôt rude entre Martin et Kim...
Merci pour cette suite, et j'attends la suivante! Wink
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Message  clairounett Dim 21 Nov - 23:23

On rentre dans le vif du sujet cheers et en plus Kim et Martin se prennent le chou dès le début, c'est ça qui est bon !! Razz Razz C'est pour mieux se consoler ensemble ça.. mais en même temps, j'aimerais bien que Martin se fasse dragouiller au "boulot" histoire d'ajouter du piquant à l'histoire..

Et puis Danny/Martin, toujours aussi géniaux..

Bon courage pour la suite.
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Message  mimi Sam 27 Nov - 18:49

Chapitre 10

Dis moi quelque chose de bien

Our dreams, and they are made out of real things
Like a, shoebox of photographs
With sepia tone loving
Love is the answer,
At least for most of the questions in my heart

~ Better Together by Jack Johnson


La voix automatique du métro annonça qu’il arrivait au prochain arrêt au Whitehall Street tandis que le train ralentissait. Danny se raidit en agrippant étroitement la barre métallique, et faisant de son mieux pour essayer de ne pas percuter l’adolescent qui était derrière lui. Il vérifia sa montre et grimaça en pensant que chaque arrêt lui faisait prendre de plus en plus de retard.

Les portes du métro s’ouvrirent et les gens se forcèrent un passage hors du wagon, s’évacuant sur le quai. Après le rush initial de passagers sortant, une nouvelle vague de voyageurs monta à bord. Il y avait beaucoup moins de gens qui montaient que ceux qui étaient sortis alors plusieurs places assises se libérèrent. Sentant une opportunité, Danny se fraya un chemin vers un siège en plastique dur au fond du wagon et s’assit juste quand les portes se refermaient dans un bruit d’air comprimé.

Quand il était de service, il prenait la voiture du Bureau à la maison mais il avait le week-end de libre alors ça voulait dire transports publiques. Toutefois, en considérant que c’était vendredi soir, il savait que de se garer serait difficile dans son quartier de toute façon alors ce mode de transport était le plus rapide.

Tandis que le métro repartait, il regarda autour de lui, étudiant les voyageurs des habitués prêts avec leurs livres, leurs journaux ou leurs iPods aux voyageurs débutants qui étudiaient la carte du réseau collée au dessus des portes indiquant par couleur sur quelle ligne ils circulaient et quels arrêts seraient fait sur le chemin. Quelques rangs plus loin, il aperçu une jeune femme aux cheveux bruns frisés qui berçait un jeune enfant anxieux sur ses genoux et qui avait la même couleur de cheveux. Le petit garçon tenait un petit livre avec une image de chiot sur la couverture. Il étudiait chaque page avec de grands yeux curieux et riait occasionnellement en pointant quelque chose à sa mère, qui souriait et murmurait quelque chose dans ses minuscules oreilles.

Danny sentit son cœur se gonfler juste en pensant faire quelque chose comme ça avec son propre enfant. Fouillant dans sa poche intérieure, il sorti la photo de l’échographie pour la énième fois de la journée. C’était rassurant pour lui d’avoir cette preuve tangible. Chaque jour, Elena lui racontait les changements qu’elle pouvait ressentir à l’intérieur mais tout ce qu’il avait pu faire jusqu’à présent avait été de la croire sur parole et d’étudier les changements progressifs de son corps. Mais maintenant, à regarder la photo en noir et blanc avec une boule d’émotion logée dans sa gorge, il pouvait voir de ses propres yeux que ça n’était pas un rêve. Il sourit en pensant qu’on dirait que le bébé Taylor flottait presque dans un espace rempli de gelée. L’image était beaucoup plus claire qu’il ne l’avait anticipé et il pouvait voir de remarquables détails de cet être qui n’était même pas encore venu au monde. Il pouvait voir le profil du visage du bébé complètement avec un petit nez; un bras levé près de l’endroit où serait sa bouche; et une jambe qui donnait lentement des coups dans le ventre d’Elena. Elena avait plaisanté en disant qu’il était possible que leur enfant allait avoir l’esprit agité de son père. Danny avait noté que le ventre du bébé se cambrait tout comme celui d’Elena et il avait été promptement remis à sa place par une tape amusée sur le bras. Gloussant, Elena lui avait dit que puisque c’était sa seconde grossesse, son corps se rappelait ce changement et se transformait plus vite que quand elle avait été enceinte de Sofie donc qu’elle grossissait plus vite. Danny avait embrassé rapidement sa tempe et lui avait rappelé qu’elle n’avait jamais semblé plus belle pour lui.

Le technicien avait essayé de trouver les battements de cœur mais le bébé était tourné et ils n’avaient pas pu l’entendre. Le technicien leur avait assuré que cela ne voulait rien dire, que d’entendre les battements du cœur à trois mois n’était pas toujours facile. La chose importante était qu’ils avaient pu voir sur l’écran que le cœur battait régulièrement et semblait fort. Danny avait été déçu mais Elena l’avait consolé en disant que la même chose s’était passée quand elle était enceinte de Sofie. Elle lui avait dit d’avoir un peu de patience, qu’il serait capable de l’entendre bien assez tôt.

Traçant le contour de l’image avec le bout de son doigt, il rayonnait de fierté et se demanda à qui l’enfant allait ressembler: lui ou Elena. Ou peut-être que leur enfant allait être un parfait mélange d’eux deux. Toutefois, il devait admettre si seulement à lui-même, que s’ils avaient un garçon, il espérait que son fils lui ressemblerait plus. Il savait qu’il était souvent épaté de voir combien Sofie ressemblait à Elena. Elles avaient toutes les deux les mêmes grands yeux marrons et la peau mate. Il enviait Elena de voir tant d’elle-même dans les yeux de sa fille et souhaitait de pouvoir un jour expérimenter lui-même ce sentiment.

Après le rendez-vous, il était retourné à la banque et cela lui prit toute sa volonté pour ne pas sortir la photo en noir et blanc de sa poche et de la montrer à tout le monde en déclarant fièrement qu’il allait être père. Ironiquement, c’était peut-être le fait que les autres employés continuent à être froid avec lui qui l’avait aidé à se retenir…

Danny trainait derrière les guichets, observant paresseusement Mina qui comptait un dépôt d’un Papaya King local. Il regarda autour de lui, scrutant les autres employés et quelques clients qui faisaient la queue pour voir s’il y avait quelque chose d’anormal ou qui semblait étrange. Décidant qu’il s’agissait juste d’un autre moment ordinaire dans la banque, il reporta son attention sur son carnet. Il avait prétendu prendre des notes sur ce qui se passait à la banque toute l’après-midi comme tout expert en rentabilité le ferait durant une évaluation. Mais si quelqu’un devait lire ce qu’il avait écrit, il verrait ses gribouillages et sa liste possible de prénoms pour le bébé. S’ils avaient un fils, il jouait avec l’idée de taquiner Elena en disant qu’il voulait l’appeler Ramon.

Quelques guichets plus loin, il entendit une conversation murmurée entre Ian et Sue. Quand il regarda vers eux, ils baissèrent tous les deux la tête et prétendirent être occupés à travailler. Il ne fallait pas être un géni pour deviner qu’ils parlaient de lui. Toute la matinée, il avait entendu des bribes de conversation sur sa présence. Dans leurs barbes, il les avait entendu dire des choses comme : « D’abord on a un nouveau Directeur et il amène un expert en rentabilité avec qui il fait copain-copine…il est là pour virer des gens » ou « je vais chercher un nouveau boulot » à « on ne peut pas faire confiance à ce type. »

Il détestait être traité comme l’ennemi mais heureusement, il avait une petite photo dans sa poche le rassurant sur le fait que d’être détesté par des gens qu’il ne connaissait pas n’avait pas d’importance quand il était aimé et aimait ceux qui avaient vraiment de l’importance.

Subitement, des bruits de rires arrivèrent depuis les deux derniers guichets où Amber et Roberta discutaient avec Gabe, l’un des employés des prêts. Amber avait de longs cheveux blonds et était habillée assez joliment pour être considérée comme professionnelle mais semblait toujours avoir l’air de vouloir conserver son style de jeunesse en accessoirisant avec beaucoup de bijoux. Roberta avait les cheveux bruns qui arrivaient juste sous son menton et à en juger par les boutons de son chemisier qui résistaient pour rester attachés, elle avait récemment pris du poids mais l’ignorait encore. Quant à Gabe, il se tenait de l’autre côté du guichet comme un client et semblait tout droit sorti d’une page de GQ magazine depuis ses cheveux bruns parfaitement coiffés jusqu’à ses mocassins italiens.

Sentant une opportunité pour se glisser dans les bonnes grâces des autres employés, après tout, ça ne ferait pas de mal d’au moins essayer de les amener à l’aimer, il alla vers là où ils discutaient gaiement. Il planta son air breveté Danny sur son visage quand il réalisa que, tandis qu’il approchait, les rires commencèrent à s’estomper. Quand il les atteignit, ils étaient totalement silencieux.

- Hey, les salua-t-il en souriant largement aux trois membres de l’équipe de la banque. Que se passe-t-il ?

Subitement, le téléphone le plus proche sonna et Amber se précipita pour répondre pendant que Roberta commença furieusement à enregistrer ses entrées et ses sorties.

- Roberta me prépare un chèque certifié pour le prêt de l'un de mes clients, répondit instantanément Gabe sur un ton cool, froid et professionnel avant de reporter son regard intensément sur Roberta, empêchant avec efficacité Danny de poser plus de questions.

Soupirant, Danny leur rendit un sourire crispé et opina de la tête.

- Cool.

Décidant d’essayer une approche différente, il traina derrière le poste de Roberta et dit :

- Alors, j’ai entendu dire que vous aimiez vraiment le cinéma. Moi aussi.

La femme regarda dans sa direction et marmonna sa réponse. Il détestait se sentir comme le nouvel élève qui essaye de se faire de nouveaux amis dans une nouvelle école. Déglutissant, il continua en plaisantant :

- Avez-vous déjà vu Serpico ?

Le regard toujours fixé sur son écran, Roberta acquiesça :

- Yep. Je ne peux pas dire que ça m’ai emballé.

Pris au dépourvu et plus qu’un peu offensé, Danny bégaya :

- Vraiment ? Pourquoi ?

- Sans vouloir vous offenser mais je me moque des films sur les gens qui mouchardent sur les gens au travail, répondit-elle nonchalamment d'une voix sèche et cassante tandis que Danny la regardait avec incrédulité.

Lui lançant un sourire tendu mais poli, Roberta regarda derrière Danny et fit un signe de la main à quelqu’un.

- Eli, j’ai besoin de ta signature.

Danny resta juste là à regarder bêtement Roberta, incertain de savoir s’il était offensé d’être appelé possiblement un mouchard ou bien parce qu’elle parlait mal d’un de ses films favoris de Pacino.

- Qu’est-ce qu’on a ? demanda Eli en approchant.

Levant le chèque, Roberta expliqua :

- C’est pour le client de Gabe. C’est pour 23000.

Contournant avec précaution Danny, Eli caressa de façon rassurante son épaule avant de prendre le chèque. Elle le lu, leva les yeux vers Gabe et demanda :

- De quel client s’agit-il ?

- Paul Cellotta.

Montrant du menton un petit homme trapu assis à son bureau, Gabe expliqua :

- C’est lui qui achète la RV pour pouvoir emmener la famille au Kansas pour les vacances.

Faisant un signe de la main à l’homme, il ajouta hautainement dans sa barbe :

- Pouvez-vous penser à quelque chose de pire ?

- Je pense que c’est adorable, contrecarra Eli en souriant rêveusement au client. Toute la famille rassemblée pour les vacances.

- Moi aussi, acquiesça Danny, se demandant déjà dans quelles sortes de voyages routiers il pourrait emmener sa famille.

Gabe lui lança un regard de pitié et poursuivit :

- Quoiqu’il en soit, il prend son prêt sous la forme d’un chèque pour que l’argent aille directement au vendeur.

- Ok, répondit Eli avec un signe de tête en commençant à signer le chèque quand ils entendirent tous le bruit indubitable d’un cri.

Ils reportèrent tous leur attention vers l’endroit où se tenait Amber avec le téléphone serré étroitement dans sa main parfaitement manucurée, des larmes commençant à couler sur son visage.

Les yeux de Danny se posèrent sur Eli, partageant un regard inquiet avant de se concentrer à nouveau sur Amber dont le visage était maintenant couvert de larmes avec ses lèvres tremblantes et le nez qui coulait. Peu importe à qui elle parlait, elle était clairement en colère du fait de la conversation.

- Mais…comment peux-tu me faire ça ? demanda Amber, en baissant le menton et en essuyant les larmes de son visage. Mais je peux faire mieux…je peux changer ça.

Sentant que cela avait à voir avec une relation, Danny se tourna et vit Eli, Roberta et Gabe échanger un regard exaspéré quand subitement, Amber claqua le téléphone sur son socle et annonça :

- Excusez-moi…

Son souffle se saccada.

- Je dois…aller…aux…toilettes, suffoqua-t-elle.

Ils la regardèrent se précipiter vers les toilettes des employés.

Dès qu’elle fut hors de portée, Gabe marmonna :

- Génial, maintenant, on va devoir écouter tout un autre mois de drame de rupture.

Danny voulu punir Gabe pour sa remarque insensible mais il se retint en sachant qu’il devait garder le silence sur une situation pour laquelle il n’avait pas beaucoup d’information.

Soupirant lourdement, Roberta opina de la tête.

- C’est embêtant la façon qu’elle a de se mettre en colère. Elle ne le fréquentait pas depuis si longtemps.

Finissant rapidement de signer le chèque, Eli le tendit à Roberta et avisa sagement :

- Vous savez, les relations sont comme les CD : la valeur n’est pas tant déterminée que par la durée mais par la qualité de l’investissement.

Gloussant, Gabe plaisanta :

- Ah, une autre perle de sagesse du livre de chevet sur l'amour de la banquière.

Eli commença à partir vers Amber mais s’arrêta assez longtemps pour lui lancer un regard mauvais qui n’était pas choquant, entre deux amis de longue date. Gloussant, Gabe lui tira la langue et elle secoua simplement la tête et rigola en continuant sa route. Reportant son attention vers Danny, Gabe expliqua :

- Eli aime utiliser les termes bancaires pour distribuer des avis. Quand mon ex-petit ami m’a trompé, elle a dit :"si ton homme fait des dépôts dans une autre banque, tu dois clôturer son compte."

Notant quelque chose sur l'ordinateur, Roberta déchira le carbone du chèque et le jeta dans son tiroir avant de tendre le chèque à Gabe.

- Elle m’a dit une fois quelque chose comme quoi mon mari était comme une bonne liasse de titres : plus je le gardais, plus il prenait de la valeur.

Prenant le chèque et le regardant pour s’assurer que toutes les informations étaient correctes, Gabe dit :

- C’est une des choses que j’adore chez Eli: elle est fleur bleue de la plus adorable des façons.

Levant les yeux, il sourit et dit.

- Merci, Berta.

Gabe se tourna pour aller à son bureau, s’arrêtant seulement pour lancer à Danny un regard scrutateur avant de continuer son chemin. Danny se demanda brièvement si on l’évaluait et quelle note exactement on venait de lui attribuer.

- Puis-je faire quoique ce soit pour vous, Mr. Serpico ? demanda Berta, sa voix sèche ramenant Danny à la réalité.

Conscient que l’air redevenait subitement frisquet, Danny secoua la tête et décida d’aller embêter Martin pendant un moment.


Le métro ralentit à nouveau et la voix automatique annonça que l’arrêt suivant était celui de Danny: Union Street.

Rangeant à nouveau la photo dans sa poche, il se leva et commença à tracer son chemin à travers la foule de passagers marchant tranquillement vers les portes. Danny débarqua du métro et descendit le couloir vers la sortie, passant devant un musicien de rue du coin qui grattait sa guitare. Il sortit quelques pièces de sa poche et les jeta dans la boite ouverte avant de continuer. Ca ne lui faisait rien de supporter quelqu’un qui était prêt à gagner sa vie en chantant dans un couloir où l’air était épais avec une odeur qu’on ne pouvait seulement trouver dans une station de métro : un mélange de fumée de train, d’urine et d’odeurs corporelles. Se dépêchant le long du couloir carrelé de façon terne, il passa le tourniquet et prit les marches deux à deux pour rejoindre la rue. Dès qu’il atteignit la rue animée, il fut immédiatement salué par le bruit des klaxons de voitures, des gens qui parlaient et d’autres bruits qui étaient typiquement New Yorkais.

Il tourna sur la 5ème avenue et continua jusqu’à la brasserie Le Ruban Bleu.

Brisant la routine de la pizza et du film du vendredi soir, lui et Elena avaient décidé d’emmener Sofie dans son restaurant favori pour lui annoncer la grossesse. Elena était très heureuse que Sofie ai dépassé l’âge de ne manger que dans des restaurants qui offraient des cadeaux avec leurs menus et puisse apprécier un bon repas dans un beau restaurant. Avec un petit sourire sur le visage, Danny réalisa que ce répit ne durerait pas longtemps puisqu’ils auraient bientôt à satisfaire les goûts d’un bébé.

Atteignant le restaurant, Danny dépassa la queue de clients qui attendaient d’être installés et rechercha sa femme et sa belle-fille. Le Ruban Bleu était un restaurant faiblement illuminé qui avait un long bar près de l’entrée et qui était peuplé de gens qui sortaient pour savourer le début de leur weekend. Le décor du reste du restaurant était en bois : du sol en parquet jusqu’aux tables en bois et aux chaises jusqu'à la moulure en teck qui cerclait le plafond. En dépit du fait que ça faisait se demander à Danny si le propriétaire avait eu des ristournes de la part de l’industrie du bois, cela parvenait à sembler moderne et classe plutôt qu’à une vielle cabine.

Au centre du restaurant, Danny repéra ses deux brunettes préférées qui discutaient ensemble, chacune avec de larges sourires sur leurs visages. En approchant, il repéra l'houmous sur la table indiquant qu’elles l’attendaient depuis un petit moment.

Sofie l’aperçu en premier alors il porta son index à ses lèvres pour qu’elle reste silencieuse tandis qu’il se mettait doucement et avec précaution derrière Elena. Se penchant vers son oreille, il murmura :

- Salut Belle Plante, est-ce que ce siège est pris ?

Gardant son regard droit devant elle mais penchant sa tête plus près, elle répondit doucement :

- J’attendais mon mari mais puisqu’il est en retard…

Souriant, elle se tourna pour lui faire face.

- J’imagine que vous pouvez vous joindre à nous.

Comblant la distance entre eux, Elena lui planta un baiser. Se reculant avec un sourire sur le visage, Danny s’assit.

- Désolé, ne pas travailler vraiment est en fait plus dire que de travailler vraiment. Je n’ai pas pu partir avant que tout le monde ai fait sa caisse mais il manquait 40 dollars à Ian alors Eli a du faire un audit…

Il secoua la main en l’air et dit :

- Oublie. Ca a juste pris du temps.

Elena secoua la tête et rigola.

- On a commandé de l’houmous pendant qu’on t’attendait.

Elle poussa le bol vers lui et reporta son attention sur son menu.

- Je suis affamée.

Danny trempa un bout de pita dans l’houmous et le mâchouilla joyeusement quand un serveur apparu et prit sa commande de boisson avant de demander s’il étaient prêts à commander. Sofie commanda son plat favori, du poulet frit et à la surprise de Danny, Elena commanda le steak, le médium.

- De la viande . Tu commandes de la viande ? demanda-t-il, incrédule. De la viande rouge ?

Refermant son menu et le rendant au serveur, Elena haussa les épaules.

- J’ai une envie.

Il lui sourit et se rappela que l’obstétricien lui avait dit plus tôt que si elle avait une envie, elle ne devait pas l’ignorer. La grossesse est une période durant laquelle se faire plaisir est complètement permis, raisonnablement, bien sûr. On leur avait aussi fait la leçon pour éviter le poisson cru, les fromages frais, la charcuterie, l’alcool et la caféine. Décidant d’adopter la nouvelle liberté culinaire trouvée par Elena, il referma son menu et commanda la même chose.

Dès que le serveur fut parti, Sofie glissa ses mains sous ses cuisses comme pour essayer de contenir son excitation tandis qu’elle demanda anxieusement :

- Alors, vous pouvez me le dire maintenant ?

- Te dire quoi ? demanda Danny appréciant de faire durer le suspens. Qu’est-ce qui te fais penser qu’on va te dire quelque chose ?

- Aller, Danny ! insista-t-elle avec un large sourire.

- Elle pense qu’il y a une raison pour laquelle on est venu diner ici ce soir, expliqua Elena en prenant une gorgée d’eau.

Levant un sourcil, Danny se moqua gentiment.

- Vraiment, pourquoi ?

Sofie se pencha en avant et argua :

- Parce que la dernière fois qu’on est venu ici tu m’as demandé si tu pouvais épouser ma mère alors je sais que vous m’amenez ici uniquement pour m’annoncer quelque chose de bien.

- Vraiment ? demanda-t-il avec un sourire amusé sur le visage.

- OUI ! s’exclama-t-elle en sautant pratiquement sur son siège. Alors dites-moi !

Regardant vers Elena, Danny dit doucement.

- Je pense que tu devrais le faire.

Opinant de la tête, Elena tendit la main et prit les deux mains de sa fille avec amour dans les siennes.

- Sofie, mi mamita, commença-t-elle en regardant directement dans les grands yeux bruns de sa fille. Tu sais que je t’aime beaucoup, n’est-ce pas ?

La petite fille acquiesça lentement.

- Ouais…

- Et rien ne changera jamais ça, continua-t-elle en secouant la tête.

A nouveau, Sofie donna un petit et hésitant signe de tête.

- Que se passe-t-il ?

Elena rayonnait.

- On va avoir un bébé. Tu vas être une grande sœur.

- Un bébé ? demanda Sofie, ébahie. Vraiment ?

Un silence pesant s'installa tandis qu’ils attendaient une réponse quand un sourire s’étala lentement sur le visage de Sofie et qu’elle s’exclama :

- Wow! Je vais avoir un petit frère ou une petite sœur !

Sautant de son siège, elle alla près de sa mère et enroula ses bras autour d’elle en une étroite étreinte. Une fois qu’elle eut terminé, elle la contourna et sauta dans les bras de Danny.

Quand Sofie se recula, elle embrassa Danny sur la joue et dit :

- C’est génial !

Souriant, Danny fouilla dans sa poche intérieure et dit :

- Tu veux voir quelque chose de vraiment génial ?

Il sortit la photo de l’échographie pour que Sofie la voit.

- Voici ton petit frère ou ta petite sœur.

Attrapant la photo des deux mains, Sofie la contempla.

- Le bébé a l’air bizarre.

- Hey, c’est de ton frère ou de ta sœur que tu parle, la gronda avec amusement Danny.

Réalisant que ça semblait être la mauvaise chose à dire, elle ajouta instantanément :

- Mais il est quand même mignon !

Rigolant doucement, Danny reprit la photo à Sofie et la rangea dans sa poche tandis qu’elle retournait à sa place.

Plongeant une chips dans l’houmous, Sofie gloussa et déclara :

- J’ai hâte.

Elle prit une bouchée et fit une pause entre deux mâchouillages pour ajouter :

- Et ne vous inquiétez pas. Je vais beaucoup vous aider.

Le serveur revint et déposa le club soda de Danny avec du citron sur la table. L’attrapant, Danny pressa un peu de jus dans son verre et demanda :

- Vraiment ?

- Oui, lui assura Sofie. Je ferai du baby-sitting, je jouerai avec le bébé et l’aiderai à s’habiller.

- Et si on a un garçon ? demanda-t-il en mélangeant sa boisson.

Elle réfléchit pendant un moment et haussa les épaules :

- Hum, j’imagine que ça va aussi. J’aiderai toujours.

Souriant, Elena plissa ses yeux vers la petite fille et la défia :

- Est-ce que ça veut dire que tu changeras ses couches sales ?

Sofie fronça le nez, comme si elle sentait déjà la couche odorante.

- Oh, hum, et si j’aidais en te disant quand le bébé a besoin d’être changé ?

Danny secoua la tête et rigola tandis qu’ils appréciaient un diner calme. Ils parlèrent de l’endroit où le bébé dormirait, Elena déclarant que pour les deux premiers mois, ils pourraient mettre le bébé dans un tiroir de bureau et être heureux. Puis, ils commencèrent à lister des prénoms qu’ils aimaient et n’aimaient pas. Se sentant d’humeur joyeuse, ils décidèrent de commander trois desserts différents et de les partager. Après quelques discussions, ils optèrent pour une crème brulée, un gâteau au chocolat et un banana split.

Tandis que le serveur s’éloignait pour aller chercher leurs desserts, Sofie et Elena commencèrent à parler aller faire les magasins pour des vêtements de bébé quand le téléphone de Danny sonna dans sa poche. Le sortant, il regarda l’identité du correspondant et vit que c’était Samantha. Il savait qu’elle était de surveillance ce soir alors il s’excusa de la table et alla jusqu’au fond du restaurant où se trouvaient les toilettes car c’était plus calme.

Il appuya sur le bouton.

- Salut, Sam, que se passe-t-il ?

- Je sais que c’est ta soirée de relâche mais je voulais juste te donner une info sur quelque chose, répondit-elle d’un ton calme mais inquiet. Martin et Kim ont eu une assez sale dispute.

- Si mauvaise ?

- Il est parti à une réunion.

- Compris.

Danny se frotta le derrière du cou et regarda vers Elena pour la voir rire à quelque chose que disait Sofie. Il ne voulait vraiment pas gérer ce drame maintenant. Il voulait profiter de ce moment. Mais il savait aussi que parfois, être un bon ami signifiait faire des sacrifices.

- Merci pour le tuyau.

- De rien. Bonne nuit.

Il éteignit le téléphone et le regarda un instant, essayant de décider s’il devait appeler Martin maintenant ou plus tard. S’il le faisait maintenant, ça pourrait devenir une conversation longue et il raterait le dessert avec Elena et Sofie. S’il le faisait plus tard, il pourrait passer le reste de sa soirée avec les filles à penser à l’état d’esprit de Martin et ne pas vraiment s’amuser.

Il débattait toujours le problème quand son téléphone sonna à nouveau et que l’écran s’alluma: M. Fitzgerald.

Il semblait que la décision ne dépendait maintenant plus de lui.

- Serpico, répondit-il.

Il entendit un léger gloussement à l’autre bout de la ligne. C’était bon signe. Avec une gaité forcée, il demanda :

- Que se passe-t-il ?

La ligne resta silencieuse un instant mais Danny pouvait entendre quelques bruits de circulation indiquant que Martin était probablement en train de conduire.

- Sam t’as déjà appelé, devina Martin.

Ne prétendant pas le contraire, Danny décida simplement d’aller directement au cœur du problème.

- Comment vas-tu ?

- Assez fort pour savoir que je dois aller à une réunion mais assez en colère pour ne pas vouloir rentrer à la maison après, répondit-il en laissant échapper un soupir assez audible. Mais on sait tous les deux que ce n’est pas une option.

Les yeux regardant le serveur déposer les desserts sur la table, Danny offrit :

- Pourquoi tu ne viendrais pas nous rejoindre au Ruban Bleu ?

- Non, je sais que le vendredi est votre soirée en famille, déclina rapidement Martin. Ca ira. Je vais aller à une réunion et je conduirais dans le coin jusqu’à ce que je me calme. Ca ira.

Danny se mordit la lèvre, en conflit. Il n’était pas certain s’il devait parler à Martin un peu plus longtemps mais il voulait aussi vraiment retourner célébrer avec sa famille. Comme s’il sentait les tergiversations de Danny, Martin ajouta :

- Retourne auprès d’Elena. Je vais bien. Je savais que Sam allait t’appeler alors j’ai pensé devoir te devancer.

- Tu est sûr ?

- Ouais, mec, répondit Martin en semblant plus calme qu’il y avait une minute. On se parlera lundi.

- Très bien, je t’appellerai demain à la casa Granger, dit Danny, se demandant brièvement s’il devait partager son heureuse nouvelle avec son meilleur ami.

Mais il y réfléchit à deux fois : ils ne voulait pas exhiber sa propre joie alors que Martin se débattait.

- A plus tard.

Il commença à raccrocher quand il entendit :

- Hey, Danny.

- Ouais ?

S’éclaircissant la gorge, Martin souffla rapidement.

- Merci de ne pas dire « je te l’avais bien dit. »

Souriant, Danny répondit :

- Tout ce qui compte c’est que tu le sais.

A suivre...
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Message  Mouchette Dim 28 Nov - 20:03

C'est tout mignon les scènes de Danny avec futur bébé et famille I love you
Et bien marrant comme il n'est pas aimé par les employés de la banque, le pauvre Laughing
Mais son bonheur familiale met particulièrement en évidence les problèmes de Martin Shit
Merci mimi pour le boulot de traduction!
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Message  clairounett Mar 30 Nov - 23:46

Notre Danny mal-aimé.. Laughing Alala pauvre bouchon, mais je le vois bien faire sa tête de boudeur, Danny comme on l'aime.

On retrouve sinon nos persos fidèles à eux-mêmes : Danny en famille avec le coeur qui balance pour rester avec elles ou aller voir son pote.. et Martin qui refuse poliment l'aide de Danny puisqu'il sait qu'il est en famille.. Trop mignon..

Vivment la suite ! Very Happy
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Message  mimi Sam 4 Déc - 20:39

Chapitre 11

L'enfer par sa faute

Red lights, grey morning
You stumble out of a hole in the ground
A vampire or a victim
It depends on who's around

~ Stay (Faraway, So Close) by U2


A l’instant où les paupières de Kim s’ouvrirent, elle le regretta instantanément. La lumière du jour assaillit sa vision, envoyant des éclairs blancs douloureux derrière ses yeux directement vers son cerveau. Louchant, elle repéra la cause posée sur la table de nuit : une bouteille de vin vide. Gémissant, elle ferma les yeux étroitement et tira l’oreiller sur sa tête en le serrant étroitement, espérant que la pression et l’obscurité soulageraient le mal de tête lancinant d’une gueule de bois.

Malgré sa frêle silhouette, elle tenait habituellement très bien l’alcool et était capable de boire plus que la plupart des hommes de deux fois sa taille. Mais après quelques mois à la prison pour femmes de Danbury, sa tolérance avait dramatiquement chutée. Pendant qu’elle était incarcérée, le seul alcool disponible venait avec un prix qu’elle n’était pas prête à payer, peu importe combien Patty avait essayé de la tenter avec ses offres de Schnapps à la pêche.

S’humidifiant les lèvres, Kim se rappela que les gueules de bois étaient généralement accompagnées par une langue pâteuse. Goutant quelque chose d'infecte dans sa bouche, elle retira l’oreiller de sur sa tête et s’assit, un autre mouvement qu’elle regretta. Le monde autour d’elle était sans dessus-dessous. Une fois qu’elle fut capable de se stabiliser, elle se libéra des draps et couvertures et se dirigea vers la salle de bain sur des jambes chancelantes.

Entrant dans la salle de bain, elle glissa une main dans ses cheveux, les enlevant de son visage. Elle se plaça devant le lavabo et regarda son reflet dans le miroir, grimaçant à sa peau pâle et à ses yeux rouges gonflés. Tous les deux des preuves d’une nuit longue à noyer son chagrin dans le vin. Détournant rapidement les yeux, elle attrapa un élastique et fit une queue de cheval avant de se laver le visage et de se brosser les dents. Quand elle eu terminé, elle attrapa la bouteille d’eau qu’elle avait laissé sur la console après son sport la veille et la remplit avec de l’eau fraiche. Après avoir bu un long moment, elle la remplit à nouveau et retourna dans la chambre.

Se sentant légèrement plus humaine, elle alla jusqu’à la fenêtre et ouvrit les rideaux pour trouver une légère couche de neige qui recouvrait l'arrière cours. La neige tombait toujours doucement et lentement, de petits flocons légers tombant du ciel. Kim scruta le jardin, une fausse impression de contentement emplissant sa poitrine quand ses yeux se posèrent sur la maison derrière eux. Elle vit un rideau se tirer avant qu’il ne se referme. Elle fut tentée de faire un signe de la main à l’agent qui observait mais décida le contraire. Se reculant, elle se retourna et se glissa à nouveau au lit, rapprochant la bouteille plus près d’elle pour un meilleur accès.

Elle se laissa aller contre le matelas et, à travers la fente des rideaux, regarda la neige tomber régulièrement dehors. Elle enleva le bouchon et prit une autre longue gorgée d’eau, sentant déjà que la réhydratation aidait à éloigner le mal de tête. Elle savait qu’un comprimé l’aiderait encore plus mais ces chers agents du FBI en charge de son emménagement n’avaient pas pensé à approvisionner l’armoire à pharmacie. Si elle était vraiment désespérée, elle pourrait demander à Martin, Mais après la dispute qu’ils avaient eu, elle aimait autant souffrir et endurer la douleur.

Bougeant sous les couvertures, elle savoura le calme de la maison. C’est ce qui lui avait probablement le plus manqué. Quand elle était en prison chaque moment de son temps était structuré et planifié, surveillé par les gardiens et ses camarades de cellule. Cela lui avait manqué de simplement se relaxer dans un endroit confortable et familier, complètement seule. Un endroit comme la maison.

S’enfonçant encore plus dans le lit, elle roula sur le côté et se retrouva à regarder par la fenêtre la neige qui tombait. Quand elle avait été approchée par le FBI pour aider avec le plan, elle ne voulait pas croiser Jimmy (elle ne mentait pas quand elle avait dit à Martin qu’il lui faisait peur), mais elle n’avait pas voulu rester en prison non plus. La prison était plus effrayante. Toute sa vie engloutie dans une routine qui contrôlait toutes les parties de sa vie. Elle savait qu’elle avait été chanceuse de faire son temps dans une prison fédérale au lieu d’un établissement d’Etat mais une prison restait une prison.

Donc, quand on lui avait offert une porte de sortie, un moyen de récupérer sa vie, elle l’avait prise des deux mains. Elle avait accepté leurs conditions et ferait tout ce qu’il fallait pour assurer sa liberté. Bien sûr, à cette époque, Delmar lui avait assuré que Martin ne serait pas impliqué dans l’affaire.

Et pourtant, il était là à faire semblant d'être son mari.

C’était si dur pour elle de le voir, si proche et pourtant si incroyablement loin. Ca lui faisait mal de le voir la regarder si froidement. Non pas qu’elle puisse lui en vouloir. Elle savait que cet enfer était de sa faute et que le blâme pesait sur ses épaules. Elle aurait aimé avoir été capable de lui parler, de lui faire comprendre, de lui faire pardonner. Mais il avait battit des murs tout autour de lui, la mettant à l'écart. Elle ne pu s’empêcher de rire amèrement en réalisant que de travailler sur cette mission échangeait simplement une prison contre une autre.

Comme une réponse, elle entendit une porte s’ouvrir doucement en craquant et tout son corps se raidit de tension. Elle écouta les doux bruits de pas longer le couloir avant de devenir plus silencieux tandis qu’ils s’éloignaient en descendant les escaliers. Elle savait qu’il essayait d’être vraiment silencieux. Elle ne pensait pas que c’était tant pour être gentil pour qu’elle puisse dormir mais plutôt parce qu’il ne voulait pas la réveiller pour pouvoir l’éviter.

Ses oreilles essayèrent plus fort de capter un bruit qu’il faisait pour essayer de deviner ce qu’il faisait. Bien sûr, comme réponse, le silence avait été si oppressant que dès qu'il faisait n'importe quel bruit, il résonnait en brisant le silence. Avec chaque son, il était plus qu'évident qu'il essayait de ne pas se faire remarquer et cela devint de plus en plus facile de deviner ce qu'il faisait. Avec chaque ouverture de porte de placard, de tintement de verre, de claquement d’assiettes ou d’ouverture et de fermeture de porte, il devint de plus en plus facile de l’imaginer en train de se déplacer dans la cuisine à se faire du café et à chercher quelque chose à manger. Un sourire apparu sur ses lèvres en se rappelant à quoi ressemblait Martin tôt le matin, ses cheveux tout emmêlés et bouclés et ses grands yeux bleus brillant vers le réveil.

Le téléphone sonna en bas et Martin répondit rapidement après une sonnerie. Elle pouvait entendre la voix de Martin murmurer mais n’était pas capable de déchiffrer ce qui était dit.

Subitement, elle entendit des bruits de pas monter rapidement les escaliers et le long du couloir, s’arrêtant juste devant sa porte. Sa gorge se sécha et son estomac se contracta en attendant avec le souffle court d’entendre ce qui allait se passer quand on frappa doucement à la porte.

- Kim ? demanda doucement la voix de Martin.

Incapable de sortir du lit pour aller jusqu’à la porte et lui faire face, elle tourna simplement la tête en direction de la porte et répondit :

- Ouais ?

Elle détestait combien sa voix sonnait tremblante et rauque.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

Il se tut un instant avant de répondre.

- Je dois aller…

Il marqua une pause et termina :

- … faire quelques courses. Je serai de retour dans quelques heures.

Fermant les yeux au fait qu'une fois de plus, Martin faisait ce qu’il pouvait pour éviter d’être seul dans la maison avec elle, elle dit :

- Ok.

Martin ne répondit pas mais elle savait qu’il se tenait toujours derrière la porte. Elle se recroquevilla un peu plus dans le lit, regardant la porte fermée quand elle entendit la voix de Martin annoncer :

- A plus tard.

Elle déglutit et commença à répondre quand elle entendit le bruit de ses pas descendre rapidement les escaliers, suivit par le bruit de la porte du garage qui s’ouvrait et se refermait, puis celui de la voiture qui s’éloignait.

Kim soupira lourdement et roula sur le dos.

Elle resta là un moment avant de décider de profiter de son luxe favori qui lui avait manqué en prison : prendre un bon bain chaud et long.

Elle prit une autre gorgée d’eau en allant dans la salle de bain. S’asseyant sur le rebord du Jacuzzi, elle tendit la main et alluma le robinet. Tandis que l’eau coulait, elle prit une autre gorgée d’eau et attendit que la baignoire soit remplie à moitié avant de se déshabiller et de se glisser dedans.

Elle du d’abord s’habituer à l’eau chaude mais en quelques secondes, son corps s’accoutuma à la chaleur et très vite la vapeur autour la calma. Elle plongea dans la profonde baignoire et ferma les yeux, savourant la relaxation. L’eau continua à monter autour d’elle et dès qu’elle fut couverte jusqu’aux épaules, elle ouvrit les yeux et utilisant son pied, elle ferma le robinet avec l’orteil.

Faisant rouler le dessous de son pied sur le robinet, elle étudia ses ongles rouges tandis qu’un souvenir trop récent la submergea…

Kim ajusta l’oreiller derrière sa tête, se surélevant. Remontant les draps afin qu’ils recouvrent sa poitrine, elle sourit à Martin et dit :

- Mmm…c’est incroyable.

Appuyé contre la tête de lit en face d’elle, le bas de son corps enroulé dans les draps, il lui sourit en retour. Il tenait un des pieds de Kim dans ses mains et le massait doucement.

- J’aime faire plaisir.

Se relaxant dans le lit, elle ronronna presque de plaisir tandis qu’il manœuvrait ses doigts agiles dans le creux de son pied.

- Où as-tu appris à faire ça ?

- Ma tante, répondit-il doucement, son regard se baissant pour regarder ce qu’il faisait.

- Est-ce qu’elle est masseuse professionnelle ? demanda-t-elle en frottant son pied libre le long de la cuisse nue de Martin.

- Infirmière, répondit-il avec un bref signe de tête en reposant son pied pour le remplacer par l’autre. Mais elle croyait fermement à la guérison naturelle aussi; elle conseillait toujours de bien manger, de faire du sport, etc. Elle pensait que la santé mentale était la clé de la santé physique, et que de faire de simples choses préventives comme un massage aidait.

Elle croisa les mains derrière sa tête et sourit.

- Et bien, je vais devoir lui envoyer une carte de remerciement.

Sans lever les yeux, il répondit doucement :

- Elle, euh, elle est morte il y a quelques années.

Instantanément remise dans la réalité par sa confession, son visage s’adoucit tandis qu’elle dit :

- Je suis désolée.

Il leva les yeux vers elle et haussa les épaules. Toujours concentré sur son pied, il prit une profonde inspiration et dit :

- Mais je me rappelle encore tout ce qu’elle m’a appris. Par exemple…

Il pressa son pouce au centre de son pied.

- C’est le point d’acuponcture pour ton foie.

Son pouce se déplaça vers la droite :

- Et là celui de ton estomac. J’imagine qu’avec la façon dont tu manges…

Elle gloussa.

- Dit l’homme qui mange deux fois plus que moi.

Il rigola et reporta son attention sur le massage du centre de son pied. Appréciant la sensation de ses mains sur son pied, elle demanda :

- Et ce point, c’est pour quoi ?

Son regard se leva vers elle.

- Ton cœur.

Le voyant la regarder de cette façon lui fit battre le cœur rapidement et ils partagèrent un long regard insistant. Aussi exaltant que ça puisse être de voir ses yeux bleus la regarder avec tant d’espoir, cela fut rapidement atténué par une poussée de peur que la personne dans laquelle il plaçait tant d’espoir fût construite sur une illusion, une soigneusement construite par ses propres mensonges.
Alors, ravalant ses peurs, elle planta un sourire sur son visage et agita ses orteils.

- Quoi d’autre ?

S’éclaircissant la gorge et comprenant qu’elle voulait revenir à la légèreté précédente, il déplaça ses doigts un peu et dit :

- Hum, ça c’est pour ta rate, pancréas, poumons et…

Il augmenta la pression en déplaçant le bout de ses doigts en petits gestes circulaires.

- Ta poitrine.

- Ohhhhh, ronronna-t-elle avant de laisser échapper un petit rire.

Remontant sur le haut de son pied, il commença à masser la partie juste en dessous de ses orteils.

- Ca c’est pour ton cou et ton épaule.

Allant encore plus haut, il massa son gros orteil et dit :

- Maintenant, celui-ci c’est pour ton cerveau.

Il pressa son pouce contre la peau douce et se corrigea :

- Ou peut-être tes yeux ? J’ai oublié.

Elle sourit.

Il reporta son attention sur sa voute plantaire, un air studieux sur le visage.

- Je pense qu’il doit y avoir un endroit pour l’excitation mais...

Il sourit faiblement.

- Je n’arrive pas à me rappeler où.

Elle rigola.

- Je pense que le fait que tu fasses ça est assez pour m’exciter.

Lui faisant un clin d’œil, elle lui donna un sourire timide.

- En plus, ma rate et mon pancréas sont en train de fondre pour toi…

Il rigola et secoua la tête.

- C’est si bon que je pense que je devrais retourner la faveur.

Elle tendit la main pour toucher son pied, laissant courir son index au centre et Martin rigola nerveusement, éloignant abruptement son pied.

- Non, ça va.

Elle s’assit, souriant comme le Diable en accusant :

- Tu es chatouilleux.

- Non, non, hum, bégaya-t-il en signe de protestation, son pied s’éloignant de plus en plus loin de sa main.

- Je pense que si.

Gloussant, elle essaya d’attraper son pied.

- Aller, le rire est la meilleure des médecines, plaisanta-t-elle. On doit prendre soin de ta santé mentale !

Elle l’avait presque atteint quand il attrapa son mollet, l’attirant avec amusement vers lui.

- Arrête, hoqueta-telle entre les rires. Ah !

Quand elle fut à portée, il attrapa sa taille et la tira vers lui.

- Viens ici, insista-t-il.

Décidant d’arrêter de faire semblant de se débattre, elle se déplaça de façon à être allongée sur lui, le regardant dans les yeux. Faisant remonter ses mains le long de ses cuisses, il dit :

- Hey, tu sais, je peux penser à quelque chose d’autre qui est bon pour ma santé mentale…

Elle approcha son visage plus près, ses lèvres frôlant les siennes tandis qu’elle répondit d’une voix rauque :

- Quelque chose me dit que…

Elle l’embrassa doucement, murmurant :

- …ça à plus à voir avec le corps qu’avec l’esprit.

Il rigola avant de se pencher et de l’embrasser à nouveau.


Kim sentit les larmes se former au coin de ses yeux alors elle plongea rapidement tout son corps dans la baignoire, espérant que l’eau du bain soit les ferait disparaitre, ou, tout du moins les noierait de façon à ce qu’elle puisse prétendre qu’elles n’étaient pas vraiment là. Elle retint son souffle aussi longtemps qu’elle pu, le bruit de son cœur cognant dans ses oreilles. Quand ses poumons commencèrent à brûler, elle émergea. Elle pencha la tête en arrière, dégageant ses cheveux de son visage en prenant une profonde inspiration.

Il y avait une douleur au fond de sa poitrine, la culpabilité la sanglant de plus en plus fort autour de son cœur. Elle essuya l’eau et les larmes de son visage, essayant de calmer sa respiration et ses nerfs. Elle se demanda si elle connaitrait à nouveau une journée où elle ne serait pas submergée par la perte, le regret et la colère en pensant à Martin. La perte d’être avec certainement le seul homme dans le monde qui l’avait fait se sentir spéciale, digne et désirée. Le regret de l’avoir rencontré quelques années et beaucoup de mauvaises décisions trop tard. Et la colère de s’être non seulement autorisée à tomber amoureuse de lui mais aussi qu’il soit prêt à apprendre la vérité et qu’il ne se laissait pas avoir par ses mensonges.

Tout ca n’était qu’un immense bordel et le pire c’était qu’elle ne devait s’en prendre qu’à elle-même.

Elle ne savait pas combien de temps elle était restée là à pleurer, encore, sur une situation qu’elle avait elle-même créé mais quand les larmes se tarirent finalement, elle aperçu ses mains. Les bouts de ses doigts éraient ridés ; un signe certain qu’elle avait passé trop de temps dans la baignoire. Prenant une profonde inspiration, elle décida d’arrêter de se morfondre, de se lever et de retourner faire ce qu’elle avait appris à faire le mieux : vivre un mensonge.

Elle se leva et attrapa une serviette, l’enroula autour d’elle et sorti. En s’essuyant, elle décida qu’elle avait besoin de café. Après avoir enfilé sa tenue du samedi préférée : chaussettes, jean large et un sweater bleu marine, elle descendit.

Elle entra dans la cuisine pour trouver Martin qui déballait quelques courses en discutant au téléphone. Il lui tournait le dos et à en juger par son attitude, il ne l’avait pas entendu entrer. Prise au dépourvu par sa présence, elle traina sur le pas de la porte, incertaine de ce qu’elle devait faire.

- Je n’arrive pas à croire que tu sois toujours fixé sur ça, dit-il dans son téléphone en sortant du sac un pack de jus d’oranges. Qu’est-ce que ça peut te faire qu’ils t’aiment bien ?

Lui tournant toujours le dos, il écouta la réponse en ouvrant la porte du réfrigérateur et en le déposant sur l’étagère. Elle se sourit à elle-même, appréciant de le voir si détendu, comme il avait l’habitude de l’être avec elle.

- C’est un petit peu exagéré, poursuivit-il en utilisant son pied pour refermer le réfrigérateur. Parce que je peux penser à quelques personnes au bureau qui ne t’aiment pas et que tu n’aimes pas.

Il retourna au sac et marqua une pause pour écouter ce que disait la personne à qui il parlait. Il plongea la main dans le sac et en sorti un paquet de cookies.

- Voyons voir, il y a Clark Medina, Jason Farrell…commença-t-il en rigolant et en se tournant pour ranger le paquet dans un placard proche. Hey, c’est toi qui voulais des exemples…

Il se figea quand il la repéra qui se tenait dans l’encadrement de la porte, leurs yeux accrochés tandis que la pièce se remplissait de tension.

- Je voulais juste un peu de café, expliqua-t-elle tandis que le sourire disparaissait du visage de Martin.

Il opina de la tête lentement tandis qu’elle baissait la sienne en allant vers le placard pour attraper une tasse. Allant jusqu’à la cafetière, elle jeta un regard dans sa direction pour le voir retourner à son sac et son téléphone.

- Je suis désolé, je n’ai pas compris, tu disais ? dit-il dans son téléphone, son enthousiasme disparu. Non, ce n’est rien.

Il fit une pause et puis la regarda en coin.

- Mm-hmm.

Réalisant qu’il parlait d’elle, elle fronça les sourcils et se concentra à se verser du café.

Derrière elle, elle entendit le sac bruisser et Martin dire:

- Ouais, on se parle demain.

Elle entendit le bouton cliquer et le bruit du téléphone qu’on posait sur le comptoir en carrelage.

Elle reposa la carafe et tendit la main vers le bol de sucre pour en verser quelques uns dans sa tasse en se rappelant qu’il n’y avait pas de crème. Elle soupira et posa la cuillère de côté, acceptant qu’aujourd’hui, elle le boirait noir quand Martin posa sans un mot un petit carton de crème à côté d’elle sur le comptoir.

Levant les yeux vers lui, elle dit doucement :

- Merci.

Il ne dit rien mais opina simplement lentement de la tête et retourna à déballer les courses. L’article suivant était une boite d’aspirine et il la posa bien en évidence sur le comptoir.

Souriant légèrement à la prévenance presque habituelle de Martin, elle ouvrit le carton et en mit un peu dans son café et mélangea jusqu’à ce qu’elle ai le ton brun crémeux parfait. Soulevant sa tasse, elle prit une gorgée, savourant le gout et se tourna tandis que Martin disposait des canettes et des conserves dans le placard. Prenant une autre gorgée, elle le regarda retourner au sac et en sortir une bouteille de vin, la posant sur le comptoir. Se rappelant les mots de Martin de la veille sur le fait de ne pas avoir d’alcool dans la maison, elle regarda la bouteille, incrédule.

- Je pensais que tu avais dit…commença-t-elle en regrettant instantanément le ton de sa voix tandis que Martin se retournait pour la regarder.

Se mordant les lèvres, elle murmura :

- Peu importe.

Serrant ses mâchoires, il montra le vin du menton et expliqua :

- C’est pour ce soir.

Il commença à plier le sac de papier et le rangea dans le placard du bas.

- J’ai pensé qu’on devrait amener quelque chose à la fête.

Il se redressa et se retourna pour la regarder en ajoutant :

- Tu sais, comme de bons voisins le feraient.

- Oh, bonne idée, dit-elle en lui lançant un petit sourire en portant sa tasse à ses lèvres.

Il y eu un long moment de silence gênant quand elle décida d’essayer de s’excuser.

- Ecoute…

- A propos d’hier soir…dit-il en même temps.

- Désolée.

Elle lui offrit un regard d’excuse et lui fit signe de parler le premier.

- Vas-y.

- Je voulais juste dire que ce qui s’était passé hier soir, commença-t-il en tapotant ses mains avant de les plonger dans ses poches. Je pensais ce que j’ai dis : on doit être capables d'être ensemble sans laisser…

Il fit un signe entre eux deux.

- …notre histoire interférer avec le boulot.

Elle fixa son regard sur lui, étudiant son visage pour voir s’il le pensait. Il laissa courir ses yeux sur son visage, attendant de voir si elle verbaliserait une réponse mais, malgré toutes les pensées qui virevoltaient dans son crane, par un mot ne parvint à trouver son chemin hors de sa bouche. Quand aucune réponse ne lui fut retournée, il continua :

- Maintenant, je sais que c’est moi qui me suis porté volontaire pour faire ça et que j’ai juré que je ne laisserais pas mes sentiments personnels interférer mais hier soir…

Il déglutit et elle pu voir sa pomme d’Adam bouger.

- J’ai franchis cette ligne mais je te promets que ça ne se reproduira pas.

Soudain, le gout du café qui restait dans sa bouche devint amer alors elle posa sa tasse sur le comptoir. Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration, absorbant ses mots tout en essayant de trouver les siens.

Expirant, elle leva les yeux vers lui.

- Tu peux simplement mettre en veilleuse toutes ces émotions, juste comme ça ? demanda-t-elle doucement en claquant des doigts ?

Les mâchoires de Martin se crispèrent avant que son expression ne devienne neutre.

- On doit le faire tous les deux. C’est le boulot. Rien de ce qui s’est passé avant n’a d’importance. La seule chose sur laquelle on devrait se concentrer c’est d’attraper Jimmy.

Enroulant ses bras autour d’elle, elle demanda avec prudence :

- Et si je pense toujours qu’il y a encore beaucoup à dire ?

- Alors je dois insister pour que tu gardes tout ça pour toi, répondit-il nonchalamment en tournant la tête pour regarder par la fenêtre de la cuisine.

Suivant son regard, elle vit un voisin passer devant la maison. Un homme enroulé dans un parka leur fit un signe de la main tandis que l’autre agrippait une laisse attachée à un Labrador excité. Martin lui fit un signe et dit calmement :

- On est seulement là pour faire un boulot et c’est tout. Rien d’autre n’a d’importance.

Elle le regarda du coin de l’œil et douta que cela soit aussi facileparce qu'à ce moment précis, elle décida que s'il était vraiment déterminé à ne pas la voir quand toute cela serait terminé, alors elle allait s'assurer que ce temps compterait. Et quand le boulot serait terminé, Martin saura à quel point elle était désolée sur ce qui s’était passé et ce qu’elle ressentait exactement pour lui.

A suivre...

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Message  Mouchette Dim 5 Déc - 18:05

J'aime beaucoup ce flashback!

Ça va être "drôle" lorsque ces deux devront aller à la petite fête des voisins Rolling Eyes Y arriveront-ils? Peut-être que les anciens "réflexes" seront vite de retour...
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Message  clairounett Dim 5 Déc - 23:21

J'ai adoré ce passage, faut dire que c'était du Martim.. Razz

Vivement le repas chez les voisins, je suis comme Mouchette, impatiente de savoir comment ils vont se comporter..
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Message  mimi Dim 2 Jan - 17:13

Chapitre 12

L'amour de la nourriture


Maybe I am a crowded mind
I watch your eyes glaze over
Stared down at the floor
You were amazing to me
I was amazing to you
But here we go again

~ Love and Memories by O.A.R.


- …alors elle commence à défaire son costume mouillé et lui dit :”Depuis combien de temps ne vous êtes-vous pas réellement amusé ?” dit Phil de sa voix forte.

Il avait des cheveux blonds fins, un visage coloré et quand il souriait, tout son visage semblait grandir. Tandis que la blague se terminait, sa voix monta d’un octave avec chaque mot.

- Et l’homme répondit : “Wow ! Ne me dites pas que vous avez des clubs de golf là-dedans !'” Ha !

Le groupe éclata de rire et Martin rigola avec eux. Avec un sourire sur le visage, il prit une gorgée de son club soda et regarda les autres hommes autour de lui. A côté de Phil, il y avait aussi Jerry, un orthodontiste du coin avec des lunettes et des cheveux bruns légèrement bouclés. Et Mitch, qui était chauve avec une moustache feuillue, ces deux traits physiques indiquant que c’était comme si ses cheveux avaient décidé de migrer au sud. Ils ressemblaient à toute personne qu’on trouverait dans n’importe quelle banlieue. Des physiques moyens, des boulots moyens et qui aimaient raconter des blagues sur le sport. Bien qu’il déteste le reconnaître, il avait du bon temps.

- Ca n’a pas de prix, répondit Curtis plié en deux et son visage rouge à force de rire.

Prenant une autre gorgée, Martin étudia les décorations de noël des Crawford tandis que la musique de Bing Crosby « Dreaming about a white Christmas » jouait dans le fond. S’il pensait que l’extérieur était surchargé, ça n'était rien en comparaison de l’intérieur. Chaque coin et fente de la maison était recouvert de décorations de canes de sucre, de guirlandes, de rennes en or, de rubans rouges, de pommes de pin, des chemins de table avec des images de bonhommes de neige et d'anges, des cartes de Noël, des guirlandes et toute autre décoration de Noël sur laquelle Daphné Crawford avait pu mettre la main. Même la maison sentait comme Noël : la cannelle, le sapin et le sucre.

Après avoir pris une gorgée de son lait poule au rhum, Curtis fit un geste vers Martin avec son verre et dit :

- Ok, maintenant arrêtez-moi si vous avez entendu celle-là : Fred rentre à la maison après son golf du dimanche matin plus tard que d’habitude et très fatigué. Sa femme demande : "Mauvaise journée sur le parcours ?" Il acquiesce tristement et répond :"Tout se passait bien sauf quand Harry a fait un arrêt cardiaque et est mort sur le 10ème trou." La femme semble choquée et hoquète : "Oh, c'est terrible!". Fred acquiesce et dit : "Tu peux le dire. Pendant tout le reste du parcours ça a été taper dans la balle, tirer Harry, taper la balle, tirer Harry..."

Le groupe d’hommes laissa échapper un nouveau round de rire.

- Et bien, je suis heureuse de voir que mon mari ne vous fait pas revenir sur votre décision d’emménager ici, annonça Daphné en rejoignant le groupe en portant un plateau chargé de petits fours qui semblaient délicieux.

- Pas encore, plaisanta Martin en jetant un bref coup d’œil vers Curtis. Mais je réserve mon jugement jusqu’à ce qu’il commence les blagues sur le foot et la religion.

Curtis attrapa quelques champignons farcis du plateau et dit :

- Hey, avez-vous déjà entendu celle sur le quarter back et le pape ?

Secouant la tête, Martin tendit la main vers un champignon quand Daphné retira le plateau.

- Pas pour vous, dit-elle en s’excusant et en secouant la tête.

Tous les hommes lui lancèrent un regard confus quand elle expliqua rapidement :

- Il y a des câpres et votre femme m’a prévenu que vous étiez allergique.

- Oh, merci, répondit Martin en retirant sa main, touché que Kim se rappelle de ce petit détail sur lui.

La vérité était qu’il n’était pas allergique mais qu’il les détestait de tout son cœur et les évitait autant que possible. Il trouvait que c’était plus facile de dire qu’il était allergique que de dire aux gens qu’il ne les aimait simplement pas. Neuf fois sur dix, les gens essayaient de vous convaincre de faire une nouvelle tentative et le fait de juste dire qu’il était allergique lui épargnait l’embêtement.

- Plus pour moi alors, déclara Mitch avec gaité, saisissant quelques gourmandises avec Jerry et Phil.

- Ne vous inquiétez pas, c’est le seul amuse-gueule dont vous devez vous inquiéter, le reste de la nourriture est sans câpres, partagea Daphné avec un sourire lumineux avant de se diriger vers un autre groupe d’invités.

- Je vais te dire, Curtis, toi et Daph vous nous gâtez toujours, dit Jerry en jetant un champignon dans sa bouche.

Marquant une pause entre deux masticages, il sourit à Martin et dit :

- Vous êtes un homme chanceux d’avoir cette jolie petite femme qui veille sur vous.

Les autres hommes murmurèrent leurs accord et Martin ne pu s’empêcher de relever que tous leurs yeux étaient allés se poser sur Kim. Elle discutait avec une femme qui semblait avoir apprécié les petits-fours des Crawford depuis de nombreuses années. Le renne sur son pull de Noël semblait avoir été aplati et étalé par un rouleau compresseur. Les longs cheveux bruns de Kim étaient lâchés autour de son visage et elle portrait une robe en soie violet foncé qui moulait ses formes magnifiquement. Cela lui avait prit toute sa volonté de ne pas la dévisager bêtement alors ce n’était pas surprenant qu’elle ai capté l’attention de quelques autres maris. Elle était une femme attirante mais il savait aussi qu’elle était intelligente, drôle et chaleureuse. En la regardant, il savait que pour quiconque d’autre elle pouvait paraitre vraiment intéressée par ce que l’autre femme disait mais elle s’ennuyait en fait plus que de raison.

Comme si elle sentait son regard sur elle, Kim regarda vers eux et tous les hommes reportèrent rapidement leur attention sur leurs petits fours. Souriant, elle fit un petit signe de la main à Martin. Instinctivement, sa propre main lui fit un signe en réponse et très vite, leurs yeux se fixèrent, envoyant une décharge d’énergie directement au creux du ventre de Martin.

Soudain, il sentit une tape dans son dos, le sortant de cet échange.

- Ok, et celle-là ? demanda Jerry.

Martin reporta son attention sur l’homme à côté de lui à temps pour voir que Jerry avait une feuille de persil coincé entre ses dents.

- Un pasteur, un docteur et un ingénieur attendaient un matin après un groupe de golfeurs particulièrement lents…

Subitement, le téléphone de Martin sonna.

- Désolé, s’excusa-t-il envers Jerry en fouillant dans sa poche.

Il jeta un coup d’œil à l’écran et vit le nom de Jack apparaître. Il leva les yeux vers les hommes et dit :

- Excusez-moi, je dois répondre.

S’éloignant du groupe, il alla vers le couloir où cela semblait plus calme et répondit.

- Salut, qu’est-ce qui se passe ?

- Comment est la fête ?

La voix de Jack était comme du thé sans sucre.

Vérifiant que personne ne soit trop près et puisse entendre, il répondit :

- C’est comme toutes les fêtes de Noël de voisinage en Amérique : beaucoup de nourriture, des blagues légères et des plaintes au sujet des corvées de ménage.

Il regarda par-dessus son épaule pour voir Kim qui l’observait curieusement. Il détourna rapidement ses yeux, n’aimant pas que ses grands yeux bruns aient encore la capacité de faire flageoler ses genoux.

- Mais je suis sur que tu n’as pas appelé que pour demander la recette du lait poule spécial des Crawford.

- On a fait quelques recherches de plus sur les précédents braquages et on apprit que les deux derniers directeurs avaient organisé ou participé à une fête juste avant les braquages, répondit Jack sa voix râpeuse semblant fatiguée.

Scrutant la fête des yeux et le téléphone toujours pressé contre son oreille, Martin demanda :

- Alors tu penses que Jimmy vient aux fêtes pour essayer de s'y mêler, peut-être avoir quelques informations sur la banque ou son fonctionnement ou quelque chose comme ça ?

- Peut-être pas Jimmy mais quelqu’un de son équipe, répondit Jack. Quoiqu’il en soit, ça vaut le coup d’y jeter un œil. Alors je veux que toi et Kim discutiez avec les voisins et voyez si rien n’en ressort.

Il regarda vers Kim qui discutait maintenant avec la même femme, Daphné et un homme grand aux cheveux poivre et sel. Elle opinait de la tête en prenant une profonde respiration et en passant une mèche de cheveu rebelle derrière l’oreille tandis que Daphné parlait. A ce moment, Kim regarda dans sa direction, ses yeux envoyant une prière silencieuse de venir la secourir de cette conversation qu’elle était obligée d’endurer.

Offrant un pal sourire, il dit à Jack :

- On fera de notre mieux.

Après avoir échangé leurs adieux, Martin raccrocha, rangea son téléphone dans sa poche et alla vers l’endroit où se tenait Kim avec le couple qu’il n’avait pas encore rencontré et Curtis et Daphné.

- …je dois garder mes meilleurs clients heureux, disait le grand homme aux cheveux grisonnants, gloussant en prenant une gorgée de vin.

Kim opina lentement et, quand elle aperçu Martin, un petit sourire de soulagement apparu sur son visage.

- Salut, chéri, le salua-t-elle tandis qu’il approchait. Je me demandais où tu étais passé.

Martin s’approcha et enroula nonchalamment son bras autour d’elle, rationalisant en se disant que c’était ce que faisait les couples mariés. Il sentit Kim se raidir quand le contact se fit mais rapidement se relaxer, se laissant aller dans son étreinte.

- Désolé, c’était mon oncle Jack. Il m’a donné une autre liste de choses à faire avant noël.

Il sourit aux autres et développa :

- Jack est toujours très spécifique à propos de comment les choses doivent être gérées pendant les fêtes.

- Oh, ok, répondit Kim en opinant de la tête en signe d’assentiment. Est- ce qu’il m’a aussi réservé quelque chose à faire ?

Il secoua la tête.

- Non, il s’agit ce soir de faire seulement la connaissance de nos voisins.

Kim sourit, ses yeux bruns signalant qu’elle avait compris le sous-entendu. Faisant un geste vers l’homme de grande taille, elle présenta :

- Voici Christopher et Lorraine Bowen. Ils vivent dans la maison directement en face de nous.

Secouant la main, elle continua :

- Voici mon mari, Martin.

Martin tendit la main qui n’était pas enroulée autour de Kim et salua :

- Ravi de vous rencontrer, Chris.

Lui serrant la main, il corrigea :

- En fait, mon prénom c’est Christopher.

- Désolé, Christopher, Martin corrigea en lâchant sa main pour prendre celle de Lorraine.

Il lança un sourire tendu et se retourna vers Kim.

- Alors, qu’est-ce que j’ai manqué ?

- En fait, Kim était sur le point de nous raconter comment vous deux les tourtereaux vous étiez rencontrés, se lança Daphné en semblant aussi excitée qu’un chiot avec un nouveau jouet à mâcher.

- C’est vrai, dit Kim en glissant son bras autour de la taille de Martin.

Elle leva les yeux vers lui et sourit.

- A moins que tu veuilles le raconter, bien sûr.

Il baissa les yeux vers elle et réalisa que dans toute sa préparation pour partir sous couverture, lui et Kim n’avaient jamais discuté au sujet de leur passé. Il avait été si concentré à traverser le présent et leur propre passé qu’il n’avait jamais pensé comment Martin et Kim Granger s’étaient rencontrés. Alors il pencha la tête et répondit :

- Non, tu peux le faire. Tu le raconte tellement mieux que moi.

- Oh, il est timide.

Kim rigola et se tourna vers Daphné.

- J’ai rencontré Martin le jour où il m’a sauvé.

Elle fit courir sa main le long de son dos de bas en haut en continuant :

- J’étais en train de me promener dans les bois près du chalet de mon oncle et je me suis perdue.

Il faisait de son mieux pour écouter quand sa main fit une pression dans son dos et que sa voix baissa d’une octave.

- Je suis devenue totalement déboussolée et j’ai perdu mon chemin. Je ne savais pas où j’étais, où j’allais, ou bien comment j’étais arrivée jusque là. Je n’ai jamais eu aussi peur ou bien me suis sentie aussi seule.

- Ca semble absolument terrifiant, s'écria Daphné en regardant Kim avec les yeux écarquillés.

- Ca l’était, répondit Kim avant de s’humecter les lèvres tandis qu’un sourire nostalgique passa sur son visage.

Prenant une profonde inspiration, elle pencha la tête vers Martin et poursuivit :

- Et puis, cet homme beau et élégant est apparu de nulle part. Je ne crois pas avoir jamais été plus heureuse de voir quelqu’un dans ma vie.

En souriant toujours, elle regarda à nouveau vers Daphné et termina :

- Il m’a porté secours, m’a conduite en sécurité et le reste, comme on dit, c’est de l’histoire.

- Et bien, c’est simplement la chose la plus romantique que je n’ai jamais entendu, s’exclama Lorraine le soufflé court. Vous êtes un vrai chevalier en armure flamboyante !

- C’est mon Martin, acquiesça Kim en se serrant contre lui plus étroitement.

Il ne pu s’empêcher de penser que de se glisser dans le rôle du mari était très facile pour lui ce soir. Il sentait que ça signifiait quelque chose mais il le rejeta l'idée, incapable de s'étendre trop là-dessus pour l'instant.

- Et bien, c’est plus que ce que je peux en dire sur celui-ci, dit Daphnée en tapant gentiment Curtis sur l’épaule. La batterie de ma voiture est morte un jour et il m’a envoyé un camion de dépannage au lieu de venir m’aider lui-même.

- Pour être honnête, j'étais au milieu de mes meilleurs moments de foot, contrecarra calmement Curtis en regardant vers Martin pour un peu de soutien. Très franchement, elle a eu de la chance que je réponde au téléphone.

Daphnée lança à son mari un regard cinglant et il répondit immédiatement en baissant la tête, embarrassé, avant d’aller vers sa femme et de l’attirer dans une énorme étreinte en plantant un baiser affectueux sur sa tempe. Daphnée secoua la tête et sourit, signalant que tout était pardonné.

Tandis que les autres couples commençaient à partager les histories de leurs rencontres, Martin se pencha et murmura à Kim :

- Je dois te parler en privé.

Elle lui lança un regard inquiet et interrogateur mais opina de la tête et répondit doucement :

- Ok.

Redressant ses épaules, elle regarda les autres couples et dit :

- Excusez-nous, on va juste chercher quelque chose à boire.

Tandis que les autres acquiesçaient et continuaient leur conversation, Martin et Kim progressèrent lentement à travers la foule de fêtards vers la cuisine. Poussant la porte, Martin entra le premier et Kim referma la porte derrière elle avec précaution.

La cuisine était le miroir de la leur plus bas dans la rue mais avait l’aspect usé d’une vie en famille. Le réfrigérateur était couvert de peintures aux doigts, de contrôles de vocabulaires avec des « A » et de diverses photos de famille de jeunes garçons faisant du sport ou du vélo. Les comptoirs étaient complètement recouverts de plateaux de nourriture (champignons farcis, pâtisseries, cookies, crudités, et autres amuse-bouche semblant délicieux.)

Martin tendit rapidement la main et attrapa quatre boulettes de viande d’un plateau. En tenant trois avec les cure-dents, il plaça l’autre sur sa langue en laissant dépasser le cure-dents. Il se retourna pour voir Kim qui le dévisageait, perplexe.

- Elles sont bonnes, n’est-ce pas ? demanda-t-elle en passant à côté de lui pour en prendre une.

Mâchouillant, Martin acquiesça et la regarda avaler délicatement une boulette.

- Alors, que se passe-t-il ?

Kim jeta une boulette dans sa bouche.

Marquant une pause dans son festin, il dit :

- Jack pense qu’il y a une chance que la fête soit reliée aux vols.

Il poursuivit pour partager ce que Jack lui avait dit et termina :

- Tu n’as vu personne se démarquer à tes yeux pour l’instant ?

Il mangea rapidement les trois autres boulettes à la suite tandis que Kim secoua la tête et tendit la main pour attraper un cookie en forme de canne à sucre. Le mordant, elle dit entre deux bouchées :

- Je ne suis pas exactement entrainée pour relever ce genre de truc comme toi mais ce sont les gens les plus normaux que je n’ai jamais rencontré dans ma vie. Je viens juste d’avoir une conversation d’une demi-heure avec une femme sur sa passion des Tupperware.

Elle fit un geste vers un plateau recouvert de pâtisseries et dit :

- Tu dois essayer celles-ci au fait, elles sont fantastiques.

- Et bien, qu’ils aient l’air normal ou pas, garde tes yeux et tes oreilles ouverts pour quiconque pose trop de questions insistantes sur nous ou mon boulot, dit Martin en attrapant deux pâtisseries.

Il en mit une dans sa bouche et elle fondit pratiquement en un délicieux brouillard de beurre sur sa langue.

- Oh Mon Dieu.

- N’est-ce pas ? dit Kim en lui souriant et en prenant une pâtisserie elle-même. Je veux presque prendre ce plateau et m’enfermer toute seule dans une pièce avec.

Il rigola doucement, savourant le gout qui persistait sur sa langue avant d’avaler l’autre. Elle rigola de la même façon et il trouva ses yeux la regardant, cette scène semblant trop familière. L’une des choses qu’il avait le plus aimé chez Kim était le fait qu’elle partageait son amour pour toute sorte de nourriture. Elle n’était pas une de ces femmes qui flippait sur tout ce qu’elle mangeait, se plaignant comment la nourriture finissait sur ses hanches. Elle appréciait la nourriture autant que lui, quelque chose qui la rendait encore plus attirante pour lui.

Etalé à plat ventre, son visage enfoncé dans l’oreiller, Martin tendit la main vers l’autre côté du lit pour le trouver vide. Il tata autour avec sa main seulement pour entrer en contact avec des draps froids. Il entrouvrit un œil, se souleva sur ses coudes et scanna la chambre de Kim pour voir qu’il était seul. Il roula sur le dos et essuya le sommeil de ses yeux, jetant un regard vers la salle de bains pour voir qu’elle était aussi vide et sombre.

Il bailla et s’assit, curieux de savoir où Kim pouvait bien être quand il entendit le bruit de verre qui tinte dans la cuisine. Souriant, il se débarrassa des draps et repéra son boxer sur le sol à côté de lui. Après l’avoir enfilé, il se dirigea lentement hors de la chambre vers la cuisine.

L’appartement était sombre excepté une petite lueur jaunâtre qui venait du réfrigérateur avec une silhouette très familière qui se découpait devant la porte ouverte. Elle portait son peignoir en satin et elle se grattait nonchalamment le dos de son genou gauche avec son pied nu droit tout en buvant un verre d’eau. Souriant, il se dépêcha vers elle qui lui tournait le dos en silence, sa petite silhouette se découpant dans la lumière.

- Hey, la salua-t-il, sa voix rauque de sommeil.

- Salut à toi, répondit-elle avec un petit sourire par-dessus son épaule avant de reporter son attention sur le contenu du réfrigérateur.

Venant se placer derrière elle, il posa ses mains sur ses hanches en embrassant sa nuque. Regardant par-dessus sa tête, il zyeuta les articles sur les étagères.

- Tu sais, on m’a dit que le contenu ne change pas, peu importe le temps que tu passe à regarder à l’intérieur.

Rigolant d’un rire rauque, elle se laissa aller en arrière de façon à être pressée contre son torse.

- J’essayais juste de décider ce que je pouvais préparer avec le moins d’effort possible.

Elle leva une main et caressa doucement sa joue du bout de ses doigts.

- Je ne cuisine pas vraiment. Je suis plus du genre à réchauffer et servir.

Gloussant, Martin posa doucement son menton sur son épaule.

- Et bien, tu es chanceuse parce que je suis pas mauvais en cuisine.

- Waouh, tu es de plus en plus sexy, ronronna-t-elle avant de lui donner un rapide baiser sur la joue.

Avec un sourire embarrassé sur le visage, il dit :

- Ok, voyons voir : on a des œufs, du pain, du lait…

Ses yeux descendirent vers les compartiments laitier et de légumes.

- …et du beurre.

Il se tourna pour la regarder et demanda :

- Que penserais-tu de pain perdu ?

Elle combla l'espace entre eux et l’embrassa :

- Ca semble parfait.

Tandis qu’il rassemblait les ingrédients, elle alla vers les placards et en sorti une petite poêle et un bol mélangeur. Elle les posa sur le comptoir à côté de la cuisinière avant de monter sur le comptoir opposé, ses jambes fines pendant sur le côté.

Martin cassa les œufs dans le bol, y versa un peu de lait et les battit avec un fouet. Il posa la poêle sur la cuisinière et l’alluma, les flammes prenant vie. Il ouvrit un tiroir et attrapa un couteau, découpant rapidement quelques bouts de beurre et les mettant dans la poêle qui chauffait. Il attrapa la queue de la poêle, la penchant d’un côté puis de l’autre pour que le beurre s’étale dans la poêle de façon unifiée.

- Tu as de la vanille, de la cannelle, du sirop ou du sucre en poudre ? demanda-t-il en étudiant le beurre pour s’assurer qu’il ne brule pas.

Kim lui indiqua un placard sur sa gauche où il trouva les ingrédients en question. Il posa le sirop et le sucre sur le comptoir pour plus tard et saupoudra ensuite un peu de cannelle et de vanille dans le mélange, le remuant encore.

- Alors, c’est un autre de tes talents que ta tante t’a appris ? demanda Kim en déroulant l’élastique du paquet de pain.

Elle sorti quelques tranches et les posa près du bol.

- En fait, j’ai appris celle-là de notre vieille gouvernante, Ursula, répondit-il en prenant deux tranches de pain, en les plongeant dans le mélange jusqu’à ce qu’ils soient complètement recouverts et en les posant dans la poêle, le beurre crépitant sur les bords.

- Ca a du être merveilleux de grandir avec une gouvernante, commenta Kim, une once d’envie dans la voix. Ne jamais avoir à faire la poussière ou passer l’aspirateur dans ta propre maison, quelqu’un pour te préparer les repas…

Il attrapa une spatule dans le pot avec les autres ustensiles et retourna le toast avant de se retourner pour regarder vers Kim; ses longs cheveux bruns pendant et recouvrant presque son visage.

- Ce n’est pas aussi glamour que ça en a l’air.

Il tendit la main et repoussa un peu de ses cheveux en arrière, voulant voir son visage.

- J’aurais préféré avoir ma mère un peu plus dans le coin. Peut-être que j’aurais été aussi proche d’elle que toi avec ta mère.

Elle soupira et le regarda avec des yeux doux.

- Ouais, tu as raison. Je n’échangerai ça pour rien au monde, rentrer à la maison avec elle dans la cuisine en train de préparer le diner et m’interrogeant sur ma journée. En fait, quand j’y pense, elle est probablement la raison pour laquelle j’aime autant manger.

Il se pencha et l’embrassa doucement, de façon réconfortante. Se reculant, il reporta son attention sur le toast. Il prit une assiette propre et une fourchette et posa le pain perdu sur l’assiette, glissant la fourchette sous les morceaux. Il saupoudra un peu de sucre en poudre sur les morceaux et le tendit à Kim.

Elle respire la gourmandise du petit déjeuner épicée et beurrée tandis qu’il attrapait le sirop et le tenait au-dessus de son assiette.

- Dis-moi quand, dit-il en débouchant la bouteille et en la faisant virevolter au-dessus du pain perdu.

Tandis que le sirop commençait à s'accumuler autour des bords de son pain, il plaisanta :

- Quand tu le sens.

- Maintenant, commanda-t-elle finalement en prenant la fourchette et en coupant un morceau.

Elle prit le premier bout et marmonna d'un air approbateur.

- C’est bon ?

Elle sourit.

- Tellement bon !

Coupant un autre morceau, elle le piqua avec la fourchette et le lui tendit pour qu’il goute.

- Essaye.

Il se déplaça pour se mettre entre ses jambes et accepta la bouchée offerte. Elle l’observa avec ses yeux séducteurs et attendit jusqu’à ce qu’il avale avant de se pencher et de lui donner un baiser qui avait le gout du sirop et du sucre en poudre.

Se reculant avec un sourire fier, il se retourna et trempa deux morceaux de plus pour lui-même. Les bougeant dans la poêle avec la spatule, il regarda vers Kim qui dévorait son repas.

Tenant un bout de pain perdu au bout de sa fourchette, elle sourit et dit :

- Avec autant de talent dans la cuisine et dans la chambre…tu es un bon parti.

Toujours en souriant, elle leva le pain perdu en signe de salut avant de le manger.

Il ne savait pas quoi répondre à ça mais il savait que ça remplissait sa poitrine d’une forte chaleur de l’entendre. Se secouant mentalement pour ne pas penser trop profondément à son commentaire, il retourna le pain et dit :

- Tu sais, je suis surprise que ta mère ne t’ai pas appris à cuisiner puisqu’elle faisait toujours des trucs dans la cuisine quand tu étais petite.

- Je n’ai pas dit qu’elle ne m’avait pas appris, répondit Kim sur le ton de la plaisanterie. J’ai juste dit que je n’aimais pas ça.

Il rigola.

- Petit Diable sournois.


Elle alla vers les autres plateaux, énumérant des différentes gourmandises. Quand elle en trouva une qu’elle aimait vraiment, elle se retourna vers lui et la lui tendit :

- Je n’ai aucune idée de ce que c’est mais tu dois absolument la gouter.

Il la lui prit des mains et l’étudia. Il ne pu pas non plus identifier ce que c’était par sa forme mais après en avoir prit un morceau, il savait que ça n’avait pas d’importance. C’était si délicieux que ses yeux s’en retournèrent presque dans ses orbites.

- Peut-être que tu as besoin toi aussi de ta propre chambre, plaisanta Kim en lui lançant un sourire béat.

Lui souriant en retour, Martin continua à manger sa douceur tandis qu’un autre sentiment familier apparu en lui. L’une de ses choses favorites à propos de Kim était son sourire et comment il lui faisait se sentir. Bien qu’il sache qu’elle était une belle femme, il trouvait que le plus il apprenait à la connaître, le plus il adorait son visage. Il avait passé des heures à étudier les belles marques parant ses joues, l’une de chaque coté de sa bouche. Elles étaient petites, subtiles et, pour un œil non averti, semblaient presque symétriques. Mais pour un expert qui avait mémorisé chaque partie de son corps, il savait que l’une était légèrement plus grande que l’autre. Mais quand elle souriait, c’était comme deux ponctuations parfaites qui encadraient sa douce peau mate.

Subitement, la porte de la cuisine s’ouvrit et Daphnée apparut.

- Oh, désolée, dit-elle sur un ton chantant comme si elle avait juste interrompu un moment entre deux jeunes mariés. Je suis juste venue pour remplir quelques plateaux…, dit-elle en les contournant avec un large sourire joyeux et en remplissant un nouveau plateau. Ne faites pas attention à moi.

Kim se retourna pour faire face à Daphnée.

- Vous n’interrompez rien.

Elle alla vers Daphné.

- On est juste venus ici pour dérober quelques mets de plus.

Restant près de l’autre femme, Kim demanda :

- Puis-je vous aider avec quoique ce soit ?

- Oh, je ne veux pas vous faire travailler à ma fête. Vous êtes une invitée.

Chargeant quelques pâtisseries sur un plateau, Kim dit :

- Ca ne me dérange vraiment pas. En plus, ça m’aide à connaitre tout le monde.

Elle regarda vers Martin par-dessus son épaule et lui fit un clin d’œil.

- C’est plus facile de vous présenter quand vous offrez à quelqu’un de la nourriture.

Daphnée étudia Kim, légèrement réticente avant de capituler et de lui tendre un plateau.

- Et bien, je ne vais pas refuser si vous tenez vraiment à aider.

Kim accepta le plateau et se dirigea vers la porte. Regardant vers Martin, elle sourit et dit :

- A plus tard, Chéri. Je vais faire la connaissance de nos autres voisins.

Elle ouvrit la porte de la cuisine d’un coup de fesses et dit avec amusement :

- Ne mange pas trop pendant que tu es là.

Gloussant, Martin tendit la main vers un cookie et répondit :

- J’essayerai mais je ne te fais aucune promesse.

A suivre...
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Message  Mouchette Sam 8 Jan - 23:32

La super soirée aux super gags! Razz Quelle horreur! Razz Mais la nourriture est là pour rattraper le tout... pour le plus grand plaisir de notre Martin gourmand Razz
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